Les deux tomodensitomètres sont en panne depuis plus d'un mois sans que cela émeuve les responsables concernés. C'est un problème qui n'est pas nouveau sous le ciel de notre pays, hélas! Et il perdure et se pose toujours avec autant d'acuité sans qu'une quelconque solution voit le jour, pour des raisons très obscures. Des équipements coûteux, parce que très sophistiqués, à la pointe de la technologie la plus moderne, tombent en panne et sont immobilisés durant des périodes indéterminées. Les scanners, équipements nécessaires et indispensables pour l'établissement de certains diagnostics, sont souvent les victimes de ces capricieuses, longues et inexplicables pannes. Et quand ils sont installés dans un centre hospitalier aussi important que celui de Blida, alors, les langues, immanquablement, se délient et soulèvent maintes questions. Les deux scanners en question, ceux du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Frantz-Fanon de Blida, sont en panne depuis plus d'un mois sans que cela n'émeuve les responsables concernés. Une situation qui arrange, bien sûr, les centres d'imageries privées qui pratiquent des prix exorbitants qui tournent autour de 6500 DA. Voilà une manne providentielle! Mais cette situation pénalise lourdement les citoyens aux modestes revenus censés être pris en charge par le secteur public. Il est facile d'imaginer, sans être un fin analyste, à qui profite ce lamentable état de choses, d'autant plus qu'aucune solution durable n'est en vue. Afin de soulager une population déjà en butte à beaucoup de problèmes et de difficultés, il importe que les responsables songent à remédier à cette situation avant qu'il ne soit trop tard d'autant plus que les pannes ne sont pas les seuls freins au parcours du malade: les travaux intempestifs de réfection de locaux hospitaliers, la non-disponibilité du praticien idoine, la pénurie de médicaments ou la disponibilité du sang sont autant d'obstacles à une thérapie sans histoires. Pourtant, le CHU de Blida a connu des jours meilleurs: maintenant, il sombre dans une triste et décevante routine au grand dam des malades qui ne peuvent se payer les cliniques privées. En revanche, une virée nocturne durant ce mois de Ramadhan au CHU de Blida nous a permis de constater de visu le bon fonctionnement des urgences des services de neurologie et d'ophtalmologie. Si au niveau de ce dernier, la garde est assurée par des médecins généralistes qui prennent en charge convenablement l'activité médicale, par contre, au service de neurologie c'est un plateau technique de choix qui assure la garde avec un généraliste, un résidant et un maître-assistant.Une situation qui renseigne du dévouement du personnel médical de ces deux services. Il n'en reste pas moins qu'il est paradoxal de constater que dans un même hôpital des services fonctionnent normalement et d'autres se trouvent à l'arrêt pour une raison ou une autre sans inquiéter outre mesure les responsables. Aussi, la question qui se pose est de savoir s'il y a un gestionnaire, un «patron» au CHU de Blida.