Ce parti est sûr de remporter au moins deux sièges par wilaya Dans leur analyse de la situation politique du pays, les chancelleries occidentales basées à Alger prédisent un raz de marée du FLN lors des prochaines législatives. Selon certaines indiscrétions proches du parti de Ali Benflis, le FLN est sûr de remporter au moins deux sièges par wilaya. Le parti de Benflis table sur un score qui se situerait entre 180 et 200 sièges à la prochaine Assemblée. Les analystes mettent le retour de ce parti natif de la guerre de libération, sur le compte de la désaffection de la classe politique issue du multipartisme. Il exprime le desiderata d'une population qui aspire au changement du paysage politique et à la sanction des partis en déphasage avec la situation économique, politique et sociale du pays. La tendance qui remet le FLN sur selle s'est déjà quelque peu manifestée lors des élections législatives de 1997. D'ailleurs au lendemain de ces dernières, l'ancien secrétaire général du parti avait déclaré que le RND avait détourné 60 sièges initialement affectés au FLN. Il est clair que l'arrivée à la tête du FLN de Benflis, considéré comme un personnage intègre et moderne, a donné des ailes au parti, afin de survoler toutes les étapes qui mènent à la victoire électorale. Depuis l'installation de Benflis, comme secrétaire général, le parti s'est revigoré et sa direction s'est renforcée par la venue de cadres jeunes et ambitieux. Le FLN a même innové, en étant le seul parti à avoir présenté une charte de l'élu où des engagements clairs y sont pris vis-à-vis des citoyens et du parti. La montée en flèche du FLN mise en exergue par des sondages «privés», proches des partis politiques de l'opposition, est aussi la conséquence d'un discours inédit et porteur, qui se détache du langage démagogique et populiste répété par les autres partis tout au long de ces années de doute et qui n'a rien apporté aux Algériens. L'absence d'un parti issu de la mouvance démocratique qui ferait le consensus a agi comme catalyseur au retour en force du parti de Benflis, qui a réussi à adopter une démarche moderniste à même de rassembler les Algériens. Il est, par ailleurs, conforté dans cette situation par l'absence d'un leader charismatique sur la scène politique capable de réunir tous les Algériens autour d'un même programme. Le chef du FLN a intelligemment profité de cette circonstance particulière pour égaler puis dépasser sur le terrain politique Ouyahia et Djaballah, qui ont versé, ces derniers temps, dans l'invective et la virulence, pensant que ce discours faisait encore recette. Benflis, toujours serein et lucide, ne veut pas tomber dans ce piège et quand on lui demande si les islamistes sont pour lui des ennemis il répond calmement en indiquant que pour lui tous les partis islamistes sont des adversaires politiques qu'il faut combattre sur le terrain. En dépit de sa présence au gouvernement, le FLN n'est pas confronté aux critiques sévères de l'opposition qui ciblent le RND après cinq ans d'une gestion difficile. Ce retour en puissance du FLN s'explique aussi par l'échec des démocrates à imposer leurs idées et leurs programmes, qui sont restés encore au stade embryonnaire faute de stratégie claire, mais aussi par réduction de l'épouvantail islamiste qui après le 11 septembre a perdu tous ses soutiens étrangers et demeure aujourd'hui otage de sa base. Le FLN rénové et fortifié par l'arrivée d'une nouvelle vague de militants et surtout de cadres est en passe de faire l'unanimité lors des prochaines législatives.