La tension est montée d'un cran. Les adjoints de l'éducation ont décidé d'aller jusqu'au bout de leur revendication. Réunis jeudi dernier à l'école primaire Aïssat Idir à Alger, ils ont décidé d'un débrayage de trois jours à l'échelle nationale, à savoir les 20, 21 et 22 octobre. Un préavis de grève de huit jours a été signifié aux établissement de l'éducation pour se préparer à ce mouvement de protestation. Les adjoints de l'éducation revendiquent leur classification à la catégorie 10 au lieu de 8. Ils réclament, également, le rétablissement en leur faveur du droit de s'inscrire sur la liste d'aptitude au poste de surveillant général en se basant sur leur ancienneté et non pas sur leurs diplômes universitaires. Dans une conférence de presse animée jeudi dernier à Alger, les membres de la Coordination nationale des adjoints d'éducation (Cnae), relevant du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), ont précisé que cette décision a été prise en réaction au «mépris» affiché par le ministère de l'Education. «On est marginalisés. Le mieux est de se débarrasser de nous! Même les lois sont ambiguës. On est perdus. On est exposés à des contraintes administratives insupportables. On n'a même pas le droit à une promotion malgré notre ancienneté», s'écrie un adjoint, venu de la wilaya de Bouira. De son côté, le coordinateur national des adjoints de l'éducation, Mourad Fertaki, a indiqué que la Cnae voudrait «une rencontre officielle avec le ministre de l'Education nationale pour débattre des préoccupations des adjoints de l'éducation nationale afin de mettre fin à leur calvaire.» Et de menacer: «Si on refuse de nous entendre, on va hausser le ton.» Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation a également demandé au ministère de tutelle la «réhabilitation de tous les adjoints d'éducation, au nombre de près de 40.000 à l'échelle nationale dont 2% sont titulaires d'une licence de fin d'études, dans le corps pédagogique.» Dans ce contexte, un adjoint de Béjaïa a précisé qu'«auparavant, nous avions le droit de postuler au poste de surveillant général de l'éducation, après 10 ans d'expérience. Avec la nouvelle loi, seuls les universitaires ayant une expérience de deux ans peuvent y accéder.» Et d'ajouter: «La nouvelle loi exige de toute personne voulant postuler au poste d'adjoint principal d'éducation un diplôme universitaire. Chose que nous n'avons pas, puisque nous avons été recrutés dans les années 80 avec le niveau terminal.» Un rassemblement comme première action est prévu le 13 du mois en cours au siège de la direction nationale de Béjaïa (lire L'Expression du 9 octobre). Pour rappel, dans une déclaration précédente, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, avait annoncé une révision de la classification des adjoints de l'éducation à l'issue d'une réunion ayant regroupé le bureau national du Snte et les représentants du ministère, mais la coordination a été surprise de constater que l'adjoint principal d'éducation a été rétrogradé de la catégorie 10 à la catégorie 8, alors que l'adjoint d'éducation a été maintenu à la catégorie 7 avec la condition de poursuivre une formation spécialisée pour prétendre à une promotion, cela bien qu'il ait le même niveau que les travailleurs des autres branches classés aux catégories 10 et 11.