Qui arrêtera ce massacre à grande... vitesse où le facteur humain est la cause dans 90% des cas? Le terrorisme routier fait encore des ravages. 17 personnes ont trouvé la mort, et plus de 26 autres ont été blessées, dans quatre accidents de la route survenus, entre mercredi et jeudi derniers, dans les wilayas d'El Oued et Mostaganem. Le tronçon routier de la RN3, dans la daïra d'El Meghaïer, au nord-ouest de la wilaya d'El Oued, s'avère plus meurtrier que jamais. Il a, à lui seul, enregistré trois accidents, ayant coûté la vie à quelque 14 personnes, et causé des blessures à 26 autres. Selon les services de la Protection civile de la wilaya d'El Oued, le premier accident est survenu dans la nuit du mercredi. Il est dû à une collision entre un bus, un véhicule utilitaire et un camion semi-remorque roulant en sens inverse, entraînant la mort, sur le coup, de 11 passagers et blessant 10 autres. Le deuxième accident, survenu jeudi matin dans la même région et qui a fait un mort et 11 blessés, est dû, selon la même source, à une collision de deux véhicules légers et un camion en stationnement au bord de la route sans aucune signalisation. Deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées dans le troisième accident qui a eu lieu, également jeudi, au niveau du même tronçon routier, suite à un télescopage de deux véhicules légers roulant en sens inverse. Le quatrième accident, ayant coûté la vie à trois personnes, est survenu dans la localité de Sidi Ali, à 50 km de Mostaganem. Selon les services de la Protection civile, le sinistre s'est produit sur un tronçon de la RN 11 à la suite d'une collision entre un véhicule léger à bord duquel se trouvaient ces personnes et un semi-remorque, a précisé la même source. L'excès de vitesse et la nature glissante de la chaussée à la suite des averses de pluie enregistrées dans la région, seraient à l'origine de ce drame de la route, selon des témoins oculaires. Les corps des victimes, toutes âgées de moins de trente ans, ont été transférées à l'hôpital de Sidi Ali, a indiqué la même source. Il faut reconnaître que le nombre de victimes des accidents de la route va crescendo, notamment ces dernières années. Durant l'année 2006, les accidents de la circulation, en Algérie, ont coûté la vie à 4120 personnes, et fait 61.139 autres blessées. Ce nombre a augmenté l'année suivante (2007), atteignant celui de 4177 personnes tuées et 60.120 blessées. La majorité d'entre elles sont des jeunes, à la fleur de l'âge. Le Centre national de la prévention et de la sécurité routières, parle d'une moyenne de 11 morts par jour, victimes des accidents de la circulation. C'est énorme! Pas plus tard que la semaine dernière (du 8 au 14 octobre), la Gendarmerie nationale a enregistré 83 morts et 928 blessées dans 535 accidents de la circulation survenus à l'échelle nationale. Si l'on inclut les victimes enregistrées durant les journées du mercredi et jeudi derniers, ce sont quelque 101 personnes qui sont passées de vie à trépas en l'espace de neuf jours seulement! Soit une moyenne de 10 décès par jour! Faut-il revenir, maintenant, sur les causes de cette hécatombe, qui relèvent, dans la majorité des cas, de la bêtise humaine? Les mobiles de ce drame sont, certes, connus de tous, mais il est bon d'en énumérer quelques-uns. Selon le Centre national de prévention et sécurité routière, le non-respect de la vitesse limitée occupe en tête la longue liste des causes ayant entraîné des accidents de la route. Viennent ensuite la perte de contrôle, la négligence des piétons, le dépassement dangereux, le non-respect des panneaux de circulation et de la distance de sécurité, la circulation en sens interdit... Selon la même source, le facteur humain est derrière 36.912 accidents de la route enregistrés en 2007, soit un taux de 90,08%. Les observateurs estiment que seule l'application de la loi dans toute sa vigueur est susceptible de diminuer, un tant soit peu, ce drame vécu au quotidien. Mais cela n'est pas suffisant si le citoyen persiste dans sa conduite «sauvage», car, faut-il le rappeler, tout est dans le civisme. Et puis ne dit-on pas: «On conduit comme on se conduit?»