Quand un directoire est installé, aucun de ses membres ne peut se porter candidat à une élection. Un vent de contestation souffle sur le Widad de Boufarik. Le club de la Mitidja dispose, pourtant, d'une direction qui a été élue le 30 juillet dernier après une période d'instabilité qui avait amené la DJS de Blida à installer un directoire pour gérer cette association sportive. Il faut bien saisir la notion d'une telle structure. Un directoire est un qualificatif inconnu des textes qui régissent le sport et le football algériens. Un jour, il y a eu quelqu'un qui a sorti cette idée qu'il a dû trouver lumineuse pour qualifier ainsi une commission intérimaire chargée de gérer les affaires d'une association sportive en attendant qu'une nouvelle direction soit élue. Un directoire, en termes juridiques, relève du domaine commercial. Il n'a, donc, rien à voir avec le sport. Mais chez nous, c'est devenu un terme en vogue dans le milieu sportif et il est mêlé à toutes les sauces. Partant de là, il est bien entendu que ceux qui en font partie ne peuvent prétendre se porter candidats aux élections de cette association sportive. Ayant appris que M.Ali Malek allait se porter candidat à un nouveau mandat de la Ligue nationale de football, la Fédération algérienne de football s'est empressée de le faire remplacer à la tête de la LNF par une commission transitoire. C'est la loi de la démocratie. Quelqu'un qui occupe un poste susceptible de lui donner un avantage certain pour une future élection doit démissionner de ce poste. C'est ce qui doit se faire avec un directoire dont tout membre, à plus forte raison son président, ne peut se porter candidat à la future élection car disposant de privilèges qui pourraient grandement l'aider à se faire élire. Pourtant, le WA Boufarik a comme nouveau président d'association celui-là même qui présidait le directoire et ce, après être passé par une élection au sein du bureau de la section football. Le club boufarikois disposerait-il d'un statut particulier qui lui permettrait de ne pas tenir compte de la réglementation algérienne? On voudrait bien le savoir. C'est, du moins, une pratique qui ne s'est pas vue dans d'autres clubs, notamment au Mouloudia d'Alger qui a bien été dirigé par un directoire mais dont aucun des membres ne s'est porté candidat lorsque les élections étaient venues. Ceci dit, il semblerait que si le mode de scrutin de l'association WAB et le verdict qui en a résulté ne posent pas problème, c'est à la base, au niveau des sections qu'il y aurait eu une sorte de «couac». Notamment au niveau de celle du football. C'est du moins ce que révèle un des anciens responsables de ce club (il en a été le président), Abderahmane Allani, qui nous annonce qu'il «va saisir la justice pour un vice de forme». Selon ses dires, l'assemblée générale ordinaire de cette section s'était déroulée normalement le 19 juin 2008 avec 85 membres présents sur les 122 inscrits. Le 3 juillet 2008 a eu lieu l'assemblée générale élective avec 88 membres présents toujours sur les 122 inscrits. Ce chiffre est certifié par un huissier de justice dont nous détenons une copie du rapport. Ce dernier indique que Ali Chabi a été élu président de section à l'issue de cette assemblée générale. Normalement, ce devait être cette même assemblée avec ses 88 membres présents qui auraient dû procéder à l'élection des membres du bureau de cette section. Or, cela ne s'est pas fait ce jour-là mais lors d'une assemblée extraordinaire tenue le 28 juillet 2008, à laquelle ont pris part...32 membres. Ce qui a mis hors de lui Abderahmane Allani, c'est le fait que juste après l'élection de Ali Chabi, on aurait envoyé aux services compétents de la DJS et de la wilaya une liste de 22 membres qui auraient assisté à l'AG élective. «Où sont passés les 66 autres présents?», nous déclare Allani. Il nous révèle, avec document à l'appui, que dans cette liste de 22 membres son nom y figure avec une signature et un numéro de permis de conduire qui ne seraient pas les siens. Quant à l'assemblée générale extraordinaire du 28 juillet qui a procédé à l'élection des membres du bureau de la section football, elle prête énormément à discussion du moment où le quorum des 2/3 des 122 membres inscrits n'avait pas été atteint. Ce qui voulait dire que cette AG ne pouvait se réunir valablement. Toujours est-il que le WAB dispose d'une direction du CSA qui pourrait être remise en cause si la démarche de Allani venait à aboutir. Toute cette histoire relance le débat sur les assemblées générales dans les associations sportives et le rôle exact des DJS. Ces dernières ont le devoir de permettre à ces AG de se dérouler conformément à la réglementation et selon une méthode où tout le monde est sur un pied d'égalité.