L'absence de plusieurs députés à la rencontre de jeudi n'est pas passée inaperçue. La ville d'Oran a connu un week end politique riche en événements. 48 heures après l'approbation par l'Assemblée nationale de la révision de la Constitution, les formations de Moussa Touati et de Bouguerra Soltani sont longuement revenues sur les circonstances ayant émaillé la conjoncture et axé leurs interventions sur les dernières évolutions qu'a connues la scène politique nationale. Ainsi, le leader du MSP a mis en exergue la nécessité de procéder à la réflexion sur la prochaine présidentielle et qu'il faut «désormais parler de l'après-révision de la Constitution», a-t-il annoncé. En ce sens, le patron de la formation islamiste, qui a réitéré le soutien de son parti à la révision de la Constitution, a appelé, à partir d'Oran, à la promotion de l'Alliance présidentielle pour la transformer en partenariat politique. D'autant plus, il n'est un secret pour personne, a-t-il affirmé «en 1999, à l'époque de feu Nahnah, il y a eu la coalition politique. Celle-ci est devenue en 2003 l'Alliance présidentielle. Et pourquoi pas la transformer en partenariat politique», a-t-il préconisé. «Le MSP appelle et insiste...», a souligné Bouguerra Soltani. Dans ce sens, un document élaboré par le MSP est fin prêt, a-t-il révélé. La promotion de l'Alliance présidentielle sera une réponse aux voix qui s'élèvent et sèment la rumeur faisant état de la fin de l'Alliance présidentielle. «L'Alliance présidentielle n'est pas morte», a-t-il répliqué sévèrement, avant d'annoncer que la prochaine rencontre des trois partenaires sera focalisée sur l'évaluation de l'Alliance présidentielle. Interpellé sur sa potentielle candidature à la présidentielle 2009, Bouguerra Soltani s'est contenté de dire qu'il «appartient au madjliss choura d'en décider». le même discours a été d'ailleurs tenu hier à Constantine. Au plan interne, le MSP vit, apparemment, toujours au rythme des dissensions politiques. L'absence de plusieurs députés à la rencontre de jeudi, notamment les deux grosses pointures spécialisées en matière de mobilisation humaine, en l'occurrence Amine Allouche et Khaaouadja Brahim qui ont pris position en faveur de Menasra, le prouve. Force est de constater le discours acerbe tenu par le leader de la formation islamiste, qui a appelé à briser le charisme des personnes et passer au charisme des institutions. «Il faut se soumettre aux institutions», a-t-il affirmé. Bouguerra Soltani tend à occulter l'opposition de ses camarades notamment, à la question de replacer le MSP dans sa vocation de formation d'opposition. Pour sa part, le premier responsable du FNA, a axé sa sortie d'Oran sur la position prise par six députés de sa formation en faveur de la révision alors que la résolution entérinée par le FNA était de marquer leur abstention. Dans son intervention aussi sincère et sans détour, prononcée devant les cadres de sa formation, Moussa Touati a, sans pour autant condamner ni congratuler les six députés, renvoyé la balle dans le camp de la base militante «Les six députés doivent rendre compte de leur comportement et fournir des explications aux bureaux de leurs wilayas». Moussa Touati semble accuser ses députés d'avoir soutenu la révision de la Constitution sur la base d'intérêts.