Dans le léger remaniement opéré cette semaine, Boukerzaza, d'obédience FLN, a été sacrifié au profit d'un secrétaire d'Etat proche du RND, Azzedine Mihoubi. Abdelaziz Belkhadem a déclaré, il y a quelques jours, ne pas vouloir du poste de vice-Premier ministre, dans le nouvel Exécutif. Cette déclaration prend tout son sens quand il s'agit de parler de la concurrence dans l'Exécutif entre le RND et le FLN. Certains observateurs diront que le secrétaire général du parti majoritaire ne souhaitait pas travailler sous la coupe du patron du RND, 2e parti à l'Assemblée. De plus, dans le léger remaniement opéré cette semaine, Boukerzaza, d'obédience FLN, a été sacrifié au profit d'un secrétaire d'Etat d'obédience RND, Azzedine Mihoubi, considéré comme un proche de Ouyahia et du directeur général de la Télévision Hamraoui Habib Chawki, un membre fondateur du RND. Et en parcourant aujourd'hui l'organigramme du gouvernement, on découvre que le FLN a perdu du terrain par rapport au RND, qui vient d'hériter du poste ô combien sensible! de la communication. Même si le FLN dispose de plus de portefeuilles, plus de 13 postes contre 7 au RND, le FLN ne dispose pas des postes ès qualité. Ainsi, le parti de Ouyahia dispose des portefeuilles importants: le Premier ministère (poste stratégique mais pas politique), la Communication (qui sera également géré par le Premier ministre Ouyahia), l'Education, (le secteur qui dispose du plus grand budget après la Défense), la Famille et la Communauté algérienne à l'étranger, les Affaires religieuses (secteur très sensible), le Tourisme et l'Environnement (secteur en émergence) et surtout des Moudjahidine, (le ministère le plus budgétivore). Mohamed Chérif-Abbas est membre fondateur en 1996 et ex-membre du conseil national du parti de Ouyahia. Ajouter à cela, la présidence du Conseil de la nation est revenue également au RND, à Abdelkader Bensalah, le numéro deux de l'Etat. C'est lui que la Constitution a placé au pouvoir pour une durée de 60 jours en cas de vacance du poste de président de la République. D'ailleurs, c'est lui qui a eu le privilège de lire le message du Président Bouteflika, ce qui a provoqué des réactions au sein des députés FLN, qui s'interrogeaient réellement sur le pouvoir de leur chef à l'Assemblée Abdelaziz Ziari. Mais cette intervention du numéro un du Conseil de la nation est conforme au protocole, qui stipule que dans pareil cas, c'est le numéro deux de l'Etat qui préside la séance et qui fait le discours. Tout cela ne plaît pas aux membres importants du FLN qui, selon notre source, n'admettent pas cette prise en main politique du pouvoir exécutif par le deuxième parti à l'Assemblée. Ils s'interrogent d'ailleurs pourquoi le FLN n'hérite pas des postes sensibles comme la Défense, l'Intérieur, les Affaires étrangères, ou encore les Finances et le Commerce et surtout l'Energie et les Mines. Tous des postes revenus à des ministres apolitiques, qui ont la confiance du Président. Même la Culture et les Ressources en eau échappent au FLN. Un proche de Belkhadem avoue qu'un parti qui a la majorité à l'Assemblée, doit disposer des meilleurs postes comme l'Intérieur ou les Affaires étrangères, comme ce fut le cas un certain temps avec Belkhadem. Mais, pour le moment, c'est le RND qui dispose des postes-clés et il entend bien en profiter en attendant les prochaines législatives de 2011 et surtout la présidentielle de 2014.