Il a annoncé la venue du ministre de l'Intérieur marocain en Algérie après les législatives du 30 mai. «Nous n'avons aucune raison qui nous pousse à nous inquiéter quant à la présence du souverain marocain, Mohammed VI, au sommet de l'UMA, le 21 juin prochain». Visiblement optimiste en ce qui concerne la participation au plus haut niveau au sommet de l'UMA, M. Abdelaziz Belkhadem a déclaré que la volonté de tenir ce sommet décisif est aussi partagée par le roi. Ce dernier l'a «rassuré de (sa) présence» au même titre que les autres chefs d'Etat maghrébins. Le ministre des Affaires étrangères, qui a animé, hier, une conférence de presse au Centre international de presse (CIP) à Alger, a déclaré que le prochain rendez-vous est une opportunité à saisir pour revoir le processus d'édification de l'UMA. «Depuis le traité de Zeralda en 1989, ratifié par les chefs des Etats membres, les choses ont changé. Une révision de tout le processus s'impose pour remettre les aspirations au diapason avec les changements inhérents au nouvel ordre économique mondial», a expliqué M.Belkhadem. Le ministre a aussi argumenté son optimisme sur le niveau de la représentativité dans le prochain sommet en déclarant: «Le fait que la date du sommet ait été arrêtée au préalable avec l'accord de tous les chefs des Etats membres est un gage sérieux de voir tous les décideurs au plus haut niveau présents à ce sommet.» Le ministre a également indiqué que ses homologues des Affaires étrangères et des experts des cinq pays de l'UMA (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie) se réuniront du 15 au 20 juin à Alger pour «fixer définitivement l'ordre du jour du Sommet». Le chef de la diplomatie algérienne, qui s'est déjà rendu la semaine dernière, dans le même but, à Nouakchott et à Rabat, a déclaré qu'il ira aujourd'hui à Tunis et à Tripoli pour remettre l'invitation de Bouteflika à ses homologues Ben Ali et Kadhafi. Sur la question du Sahara occidental qui, de l'avis des observateurs, empoisonne les relations entre Alger et Rabat, M.Belkhadem a précisé la position de l'Algérie sur la question, relevant que c'est «un problème de décolonisation pris en charge par les Nations unies (...) Le dossier du Sahara doit être géré dans le cadre de la légalité internationale, il ne doit en aucun cas perturber l'édification du Maghreb, cruciale pour l'avenir de la région». Il a indiqué dans le même contexte que «le problème du Sahara occidental est antérieur à la création de l'UMA (en 1989) et il avait été convenu, lors de sa fondation à Marrakech (sud du Maroc) de laisser cette question suivre son cours normal sous l'égide des Nations unies». Pour ce qui est de la fermeture des frontières entre l'Algérie et le Maroc le chef de la diplomatie algérienne a encore précisé que le dossier doit être réglé dans un cadre bilatéral. Il a annoncé par la même occasion la venue du ministre de l'Intérieur marocain en Algérie après les législatives de 30 mai. Le dossier des frontières sera discuté d'une manière plus efficace durant son séjour à Alger. Enfin, le ministre des Affaires étrangères a émis le souhait de voir le prochain sommet concrétiser «la relance du processus d'édification de notre union sur des bases durables qui favoriseront l'émergence, à moyen terme, d'un ensemble économique intégré fondé sur la convergence et l'équilibre des intérêts des Etats», a-t-il estimé.