Le Premier ministre marocain, Abderrahmane Youssoufi, a affirmé l'attachement de son pays à l'UMA. La venue du roi Mohammed VI, au prochain sommet de l'UMA d'Alger, suscite une controverse au sein de la presse et des milieux politiques marocains. Certaines sources annoncent que Mohammed VI pourrait être absent au sommet les 20 et 21 juin à Alger. En raison du différend qui existe entre Rabat et Alger à propos du Sahara occidental. D'autres affirment qu'il faudrait «une surprise de dernière minute» pour que le roi prenne la décision de se rendre à Alger. Cependant, aucune source officielle n'a infirmé ou confirmé la présence du roi chérifien à Alger. Le chef de la diplomatie algérienne a fait savoir, implicitement, que Mohammed VI a donné accord pour participer à ce septième sommet. De son côté, le Premier ministre marocain, Abderrahmane Youssoufi a affirmé l'attachement de son pays à l'Union maghrébine en «tant que choix stratégique». Mais pour que ce voeu puisse se concrétiser, il faut la présence de tous les dirigeants maghrébins. Il est donc évident que si les informations faisant état de l'absence de Mohammed VI se confirment, le Maroc prendra la responsabilité historique de bloquer la construction de cet espace stratégique que constituerait l'UMA. Persuadée qu'un ensemble maghrébin permettra de «négocier au mieux» ses intérêts avec les autres ensembles, l'Algérie s'y emploie depuis des années. En atteste, estiment les observateurs, son désir de donner à travers le sommet d'Alger, un souffle nouveau à un processus «contrarié ces dernières années». Cela étant, les préparatifs pour ce premier rendez-vous au plus haut niveau depuis le sommet de Tunis en 1994, se poursuivent dans la sérénité, nous indique-t-on. Aujourd'hui, d'ailleurs, s'ouvrira à Club-des -Pins, la session des experts dont l'ordre du jour serait établi. Elle prendra fin demain pour laisser place au comité de suivi le 17, et au Conseil des ministres des AE le 19 juin. Plusieurs points sont au menu de ces assises maghrébines, dont une nécessaire évaluation du travail accompli depuis 1989, date de la création de l'UMA. Depuis le sommet constitutif de Marrakech, les pays du Maghreb ont amorcé, dans certains domaines, des évolutions qui demeurent timides. Aujourd'hui, le défi est de faire admettre au citoyen tunisien ou mauritanien qu'il appartient à un espace qui va au-delà des frontières territoriales de son pays.