Cet événement, qui permettra de renforcer beaucoup plus les liens entre l'Algérie et la France, dans le domaine de l'échange audiovisuel et cinématographique, se tiendra du 4 au 6 décembre prochains. Enfin! un peu de concret et surtout de l'ordre dans ce monde anarchique qu'est le cinéma dans notre pays. Réfléchi déjà depuis 2003, - il n'y a qu'à aller sur le site de la présidence de la République française pour le vérifier - le Protocole de coopération entre le ministère de la Culture et de la Communication français et le ministère de la Culture de l'Algérie va être enfin ratifié et matérialisé, suite à l'organisation du 4 au 6 décembre prochains, au Palais de la culture Moufdi-Zakaria des Journées cinématographiques algéro-françaises. Lors d'une interview qu'il nous a accordée en décembre 2007, coïncidant avec la venue du président français Nicolas Sarkozy, M.Karim Aït Oumeziane, directeur du Centre national de la cinématographie, avait affirmé que le ministère de la Culture était «prêt à le signer, car arrivé à maturation». Et de faire remarquer: «On s'est mis d'accord sur les clauses du contrat. Evidemment, chacun défend ses intérêts. Les nôtres, ce sont ceux du ministère de la Culture de l'Algérie. Il s'agira de protéger les cinéastes algériens et toute la corporation. Il ne faut pas brader un accord. Premièrement, cela touchera la libre circulation des films. Deuxièmement, quand il y a un producteur français, il est obligé de prendre un coproducteur algérien. Ce n'est pas comme avant, quand un producteur algérien, résidant en France, a une boîte en France et une autre en Algérie, le film est coproduit par lui-même. Maintenant, si tu es de l'autre côté, tu prends un coproducteur résidant en Algérie qui a une boîte ici. Il s'agit de donner la chance à nos producteurs algériens de travailler...cela ne posera aucun problème sur l'identité du film.» De son côté, rencontrée au mois de juillet dernier lors de la tenue de la seconde édition du Festival du film arabe d'Oran où la France était à l'honneur, Madame Véronique Cayla, directrice du Centre cinématographique français (CNC), évoquant le rapport de coproduction signé entre l'Algérie et la France, en décembre dernier, à Alger, après ceux du Liban, de la Tunisie, du Maroc et de l'Egypte, n'avait pas caché le retard enregistré dans la signature dudit contrat, allant jusqu'à le qualifier d'«erreur ridicule». Et de déclarer: «Maintenant c'est chose faite. L'accord a été signé et nous nous en réjouissons. Nous avons un nombre d'artistes français et algériens qui ont un pied ici et un autre là-bas et voudraient travailler ici et on devrait leur permettre de revisiter notre histoire commune.» Et de renchérir: «Je suis sûre que nous pouvons faire confiance ensuite à ce couple Algérie-France dont nous avons besoin pour construire un avenir commun.» Notons que cet accord de partenariat qui souhaite développer la coopération dans le domaine du cinéma - dont les faits remontent à 2003, comme souligné plus haut - fait suite aux démarches entreprises dans le cadre de l'Unesco, visant à élaborer une convention internationale contraignante sur la diversité culturelle et ce, de la façon suivante: le premier article relatif à la «Politique en matière de cinéma» désigne le ministère de la Culture et de la Communication de la France, par l'intermédiaire du Centre national de la cinématographie (CNC), comme accompagnateur du ministère de la Communication et de la Culture de l'Algérie dans ses efforts de création d'une institution en charge du cinéma. Aussi, le ministère de la Communication et de la Culture de l'Algérie et le CNC procèderont à des échanges de personnel et d'informations afin de faciliter la mise en place d'un cadre réglementaire destiné à encourager la création, la distribution et l'exploitation. De façon plus vulgaire, la formation est un élément interagissant au sein de cet accord de coproduction. Un point positif donc pour nos cinéastes en manque ou en mal de bagage solide en matière de formation cinématographique. L'article deux mentionne quant à lui cette fameuse «Coopération dans le domaine de la production». «Compte-tenu des liens privilégiés qui unissent nos deux pays, nous sommes déterminés à approfondir notre coopération en relançant les travaux d'élaboration d'un accord de coopération dans le domaine du cinéma.» Bien évidemment, cela nous ne renseigne pas davantage sur les tenants et aboutissants d'un tel accord, encore moins de ses règles et conditions. Ceci n'étant qu'une ébauche de contrat, lequel a su trouver son rythme de croisière depuis et arriver à son mûrissement. En effet, les thèmes débattus durant ces journées cinématographiques, selon un communiqué parvenu de la part du ministère de la Culture, seront divers et s'intéresseront plus précisément à la collaboration dans le cadre cinématographique, dont la dite coproduction et le système d'appui, de préservation et de conservation de l'archive cinématographique, la distribution et l'exploitation cinématographique dans le domaine de la formation dans les différents secteurs du 7e art. Notons, par ailleurs, que plusieurs projections de longs métrages sont prévues en marge de ces journées algéro-françaises, à la salle El Mougar. On cite le film plusieurs fois récompensé Mascarades de Lyès Salem, prévu le mercredi, 3 décembre à partir de19h, le film Musée haut, Musée bas, de Jean-Michel Ribes (sorti en novembre dernier) le jeudi, à 18h, Faubourg 36 de Christophe Barratier (sorti en septembre dernier en France), Le vendredi à 148h et La Maison Jaune d'Amor Hakkar, le samedi à 18h. Vers une évolution effective du cinéma en Algérie? Le temps nous le dira. Rencontrer des professionnels du secteur ne peut être que bénéfique. Que vont-ils apporter réellement? C'est la question que se posent beaucoup de cinéastes algériens en tout cas..