C'est le secrétaire général du parti (El Islah) fondé par Abdallah Djaballah qui l'a annoncé jeudi. Djahid Younsi qui était l'invité de la Radio nationale, Chaîne II, n'a cependant pas révélé le nom de celui qui défendra les couleurs du courant islamiste. Le choix pourra-t-il se porter sur la candidature du Cheikh Abdallah Djaballah. Quelque peu évasif, le secrétaire général d'El Islah a déclaré que «la porte restait ouverte à tout citoyen algérien». Une réponse qui tout en laissant les auditeurs de la chaîne d'expression amazighe sur leur faim, n'éclaire guère plus leur lanterne. Bon nombre d'électeurs, surtout ceux de la mouvance islamiste, ne verraient pas d'un mauvais oeil le retour du Cheikh Abdallah Djaballah sur la scène politique. S'il est acquis désormais que les partis islamistes, hormis le MSP, désigneront leur champion, ils ne peuvent se permettre le luxe de désigner un candidat de second rang. A moins qu'ils n'aient décidé de ne faire que de la figuration. «Vous allez être surpris!», s'est exclamé Djahid Younsi. Les tractations seraient même très avancées à ce sujet entre les deux partis qu'avait créés Djaballah et qui avait fait même d'El Islah la troisième force politique du pays en décrochant 43 sièges au sein de l'APN lors des élections législatives de 2002. Comment redorer le blason d'El Islah en particulier et celui du courant islamiste en général? Ce n'est certainement pas en s'alignant sur la ligne de départ d'une élection majeure comme celle de l'élection présidentielle. La conquête du palais d'El Mouradia ne peut se faire ni être envisagée si l'on ne possède pas de compétiteur d'envergure. Les trois partis de l'Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) savent de quoi il en retourne. Leur choix s'est porté sur le nom de Abdelaziz Bouteflika. Ils ont opté pour la continuité et la stabilité. Le chef de l'Etat qui n'a pas encore fait part de son intention de briguer un troisième mandat, a des arguments en béton à faire valoir. Depuis sa victoire à la présidentielle de 2004, l'homme peut se targuer d'avoir mis un coup d'arrêt à l'effusion de sang qui a fait plus de 100.000 victimes à travers le territoire national. La dette extérieure ne représente plus que 4,3 milliards de dollars. De grands chantiers sont lancés dans le cadre du plan de développement économique qu'il a lui même initié à l'instar du million de logements ou de l'autoroute Est-Ouest. Pour ne pas sortir ridicule de cette joute électorale pas comme les autres, le courant islamiste se retrouve dos au mur. Il doit opter pour une candidature crédible. Celle du Cheikh Abdallah Djaballah semble tout indiquée.