Al Qaîda au Maghreb islamique, qui n'est pas à la première opération du genre, est directement pointée du doigt. De sources bien informées, on a appris que 4 ressortissants européens auraient «disparu dans des circonstances qualifiées de troubles au nord du Mali». Il s'agit d'un Allemand, un Britannique et deux Suisses selon les mêmes sources qui ne donnent aucune précision sur la date de cet enlèvement ni de détail sur cet incident sécuritaire. Jusqu'à présent, aucun groupe terroriste activant dans la région n'a revendiqué ni proclamé sa responsabilité dans cet acte. Cela n'exclut pas la thèse d'un enlèvement. Bien plus, elle est la plus probable dans cette région marquée par une instabilité sécuritaire qui caractérise par ailleurs toute la région du Sahel. Fractions de touaregs armés, groupes terroristes affiliés au Gspc, bandes de trafiquants et bien sûr ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique, sont présents d'une manière quasi permanente dans cette partie de l'Afrique et sur laquelle se focalisent particulièrement les services de renseignements américains. Ce ne sont donc pas les auteurs présumés d'un tel rapt, selon toute vraisemblance, qui manquent. Il est toutefois étonnant de constater que, malgré son «soi-disant» retrait de tout activisme annoncé avec fracas par des médias, le nom de Mokhtar Benmokhtar soit de nouveau mis en avant. On sait que ce dernier a repris son activité de contrebandier et on sait également qu'il est l'ennemi juré de Droukdel. D'autres sources, par contre, n'hésitent pas à pointer du doigt Al Qaîda au Maghreb islamique qui n'est pas à sa première opération de ce genre. On se souvient, l'enlèvement de 32 touristes européens en 2003, c'était encore le Gspc. Cela s'est passé près de Djanet, et l'histoire très controversée du versement de rançon par les Allemands demeure encore une énigme. Il y a eu aussi l'enlèvement récent du couple autrichien. Dans plusieurs de ses communiqués, le n°2 d'Al Qaîda avait demandé à ses groupes de s'en prendre aux intérêts et aux ressortissants occidentaux, là où ils se trouvent. Et c'est tout à fait logique que l'on privilégie cette piste, dans la mesure où cette organisation terroriste a de tout temps adopté cette méthode afin de renflouer ses caisses et d'acheter des armes bien disponibles dans cette région de conflits en tous genres. La piste targuie est, elle aussi, mise en évidence par certaines parties mais elle demeure très peu plausible. De nombreux groupes touaregs armés pourraient utiliser ce rapt comme une carte maîtresse dans leur guerre contre le pouvoir central de Bamako. En attendant, l'énigme demeure entière en l'absence de toute revendication: un enlèvement et plusieurs pistes.