En visite en Algérie, Xavier Arrue, député à l'Assemblée bolivarienne, a tenu à s'enquérir du contenu des amendements adoptés par le Parlement algérien. Le Venezuela veut-il tirer profit de l'expérience algérienne en matière de révision de la Constitution pour assurer la réussite du référendum pour le changement de la Constitution vénézuélienne prévu le 15 février prochain? La visite de Xavier Arrue, député à l'Assemblée bolivienne du Venezuela, en Algérie, le confirme. «Notre visite a pour objectif de s'enquérir du contenu des amendements adoptés par le Parlement algérien concernant la Constitution algérienne. Ces amendements consacrent la démarche de l'Algérie pour la consolidation des droits et la mise en place de règles équilibrées régissant les institutions», a indiqué le représentant du Parlement vénézuélien, lors d'une conférence de presse tenue, samedi, au siège de l'ambassade du Venezuela à Hydra, Alger. Selon le conférencier: «L'Algérie et le Venezuela ont un ennemi commun, un ennemi implacable qui veut accaparer les richesses des deux pays.» Se voulant plus explicite, le conférencier a rappelé le processus conducteur de la proposition d'amendement de la Constitution vénézuélienne par voie référendaire, en la situant dans le contexte politique vénézuélien et en exposant les enjeux qui l'entourent tant sur le plan national propre au Venezuela que sur le plan international. Ce faisant, il a expliqué: «Il existe trois mécanismes constitutionnels permettant de procéder au changement de la loi fondamentale de notre pays. Ces mécanismes sont: la réforme, l'amendement et la préparation d'une nouvelle Constitution. Conformément à l'article 7 de la présente Constitution, au Venezuela, aucun pouvoir n'est habilité à changer le texte fondamental sans l'aval du peuple et, encore moins, contre sa volonté.» Concernant le choix porté sur l'amendement par voie référendaire, le conférencier a précisé: «Bien que cette voie soit la plus simple à suivre, cela ne veut nullement dire que le choix est simpliste.» Seulement, le pays ne risque-t-il pas de glisser dans le totalitarisme, avec un Chavez accusé par l'opposition de vouloir se maintenir au pouvoir à vie? M.Arrue ne le pense pas. Pour étayer ses propos, l'orateur n'a pas manqué d'arguments. D'abord politiques. La Constitution vénézuélienne approuvée en 1999 à 70% des suffrages exprimés, définit selon l'orateur, les règles du jeu démocratique dans la République bolivarienne. A ce sujet, le conférencier a rappelé: «Le président Chavez a soumis a référendum, en décembre 2007, un projet d'amendement de 69 articles. Le peuple a rejeté ce projet et le président a, le soir même, confirmé le résultat du scrutin. Pour cette fois-ci l'amendement proposé ne concerne que cinq articles. Donc, il n'est nullement question de toucher à l'essence de la Constitution.» Second argument politique. Xavier Arrue met le doigt sur l'article 72 de la présente Constitution bolivarienne: «Cet article attribue au peuple le droit de révoquer, à mi-mandat, tout élu à un poste d'élection populaire. Or, le président est investi d'un mandat de six ans. Au bout de trois ans de gouvernement, M.Chavez avait proposé l'amendement dudit article. L'opposition, de son côté, a saisi l'occasion pour réclamer la révocation du président. Finalement, le président s'en est sorti avec un taux supérieur à celui de sa première élection. Pour cette fois-ci, nous souhaitons que le peuple récompense celui ou ceux qui gouvernent en veillant à l'intérêt du pays.» Quant à l'argument de l'opposition qui crie à l'atteinte au principe de l'alternance au pouvoir, le conférencier n'a pas manqué de rappeler que «le Venezuela a vécu 40 ans de ce que l'opposition appelle l'alternance au pouvoir. Seulement, cette alternance se faisait autour de personnes». Au vu de l'importance qu'accorde le gouvernement bolivarien à l'expérience algérienne concernant la révision constitutionnelle, l'issue du prochain référendum prévu au Venezuela, semble d'une importance capitale pour la consolidation des relations entre les deux pays.