Lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger, le porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a annoncé que son parti a lancé, depuis mi-septembre dernier, la récolte de 695 signatures de responsables syndicaux hostiles à la privatisation. Elle a précisé que cette opération de récolte de signatures se poursuivra dans une dizaine d'autres wilayas qui n'ont pas encore été touchées. Il est prévu que la liste finale des signataires sera bouclée à la fin de la semaine prochaine. Le premier responsable du PT suggère, en outre, que cette campagne, explicative des dangers de la mondialisation, soit élargie aux citoyens dès aujourd'hui. Mme Hanoune a fait état de la participation de ses cadres dans les réunions des sections syndicales et fédérations chargées par l'UGTA de formuler une position « claire » par rapport à la question des privatisations et des réformes économiques. « Il s'agit d'aider ces fédérations sur la position à prendre », a soutenu Mme Hanoune. Le porte-parole du PT a tiré la sonnette d'alarme sur les dangers que peut constituer la loi de finances pour 2005, une loi « préparée sous les orientations des institutions internationales, le FMI, l'OMC, la BM et l'UE ». « Nous sommes en état d'alerte totale par rapport aux menaces sur tous les plans », a-t-elle dit. « Des décisions politiques s'imposent pour geler toutes les décisions prises avec les institutions internationales », a-t-elle ajouté. Ce faisant, autre décision prise par le PT, la réunion en décembre prochain d'un congrès de l'organisation des jeunes du parti. La date de ce congrès sera arrêtée la semaine prochaine. Le PT a décidé la tenue dans les prochains jours des « réunions nationales des élus locaux ». Au sujet du naufrage du navire Béchar et l'échouage du Batna, le PT interpelle le gouvernement pour « un débat d'urgence » et la constitution d'une commission d'enquête. Par ailleurs, Mme Hanoune s'inquiète au sujet des crises qui secouent certains partis, notamment le FLN et El Islah qui ne sont pas, selon elle, le fait du hasard. « Il n'existe pas de hasard en politique », estime-t-elle. A propos de la guerre en Côte d'Ivoire, le PT préconise la tenue d'une conférence pour l'arrêt du langage des armes dans ce pays. Mme Hanoune demande enfin aux autorités du pays d'« éclaircir » la position algérienne vis-à-vis de la situation en Irak. « Nous nous interrogeons sur le pourquoi du silence des autorités par rapport aux génocides dans ce pays », a-t-elle dit.