La nostalgie de la majorité perdue semble être à l'origine de cette fronde subite. «Nous ne faisons pas de l'opposition à l'APN», c'est en ces termes pour le moins contradictoires que le président du groupe parlementaire du RND, Miloud Chorfi, a entamé le point de presse visant à expliquer le boycott de la séance plénière d'installation du bureau de l'APN. D'un côté, les élus du parti d'Ouyahia font de la résistance dans les coulisses de l'Assemblée, de l'autre leur responsable anime un point de presse où il s'enlise avant de déclarer en substance que tout va bien. En fait, fidèle aux directives de son secrétaire général, M.Chorfi n'a pas voulu entrer en polémique avec le nouveau président de l'Assemblée, M.Karim Younès, préférant attendre les résultats définitifs du Conseil constitutionnel. Concernant le boycott du RND de la première séance présidée par le nouveau président de l'APN, M.Chorfi préfère parler de gel de sa participation. En revanche, le représentant du RND à l'Assemblée a démenti les informations qui circulaient dans les coulisses de l'hémicycle, selon lesquelles le deuxième parti à l'APN aurait demandé à présider trois commissions et surtout avoir trois sièges de vice-présidence à l'APN. Il est allé jusqu'à ajouter que le RND n'a encore demandé aucune commission et qu'il préfère temporiser avant de se prononcer sur ce sujet. En fait, le RND aurait voulu négocier le poste de président de la très prisée commission des affaires étrangères. Le poste en question serait en conflit entre le député du FLN, Bouguetaya et celui du RND, Harchaoui. Le parti d'Ouyahia, qui occupe actuellement les locaux du groupe parlementaire du FLN, voudrait revendiquer un poste qu'il avait, à l'époque, accordé au FLN au détriment du MSP. Dans sa conférence de presse improvisée, Miloud Chorfi, qui n'arrivait pas à contenir l'assaut des questions des journalistes, s'est voulu rassurant en affirmant que le RND qui oeuvre pour l'intérêt du pays, ne va pas faire dans la politique de la chaise vide. Il a révélé, par ailleurs, que des pourparlers ont été entamés avec les partenaires politiques en vue de favoriser une meilleure traduction des actions des députés à l'APN. Tout en refusant de considérer que le RND est en train de faire de l'opposition, M.Miloud Chorfi a déclaré que son parti n'est pas traité comme la véritable deuxième force politique du pays. «Nous faisons l'objet de dépassement et de provocation», a t-il révélé sans pour autant préciser l'origine de ces attaques contre le parti. Interrogé sur une éventuelle participation du parti dans le prochain gouvernement de Benflis, M.Chorfi n'a pas voulu répondre indiquant que ce n'était pas l'objet de la conférence de presse.