«Aucune concession ne sera faite à ces derniers et aucun accord préalable n'a été signé entre les deux parties», a-t-il fait savoir. Le Président Abdelaziz Bouteflika n'est pas et ne sera jamais l'otage du milieu des affaires ou de quelque groupe de pression qu'il soit. Le ton est donné par son directeur de campagne M.Abdelmalek Sellal. Bien évidemment, l'allusion est faite aux hommes d'affaires et aux chefs d'entreprise qui ont contribué au financement de la campagne du président élu. Aucune concession ne sera faite à ces derniers et aucun accord préalable n'a été signé entre les deux parties, fait savoir Sellal: «La direction de campagne de M.Abdelaziz Bouteflika avait prévu et rassemblé, ajoute-t-il, les moyens matériels pour la réussite de la campagne électorale.» La contribution des hommes d'affaires s'est faite d'une manière «spontanée», assure M.Sellal: «Le Président n'a obligé personne à financer sa campagne. Ceux qui l'ont fait avaient la conviction que Bouteflika est le leader politique dont le pays a besoin.» Ces personnes se sont engagées «de leur propre gré». Ce qui amène M.Sellal à dire que le président ne sera l'otage que du peuple et des promesses qu'il a lancées pendant la campagne. Les propos de Sellal ont le mérite d'être très clairs. Et ce n'est pas un simple fait du hasard si ce dernier a abordé la question avec un ton franc et direct sans tergiverser. Il est à noter qu'avant même l'annonce des résultats officiels de l'élection, les observateurs avaient commencé à s'interroger sur le devenir des relations entre le futur président et les chefs d'entreprise qui n'ont pas caché leur préférence pour le candidat Bouteflika. La direction de campagne du candidat a, quant à elle, cassé un tabou, en reconnaissant que ces derniers ont participé au financement de la campagne au profit du Président Bouteflika. Une question s'est dès lors imposée. L'aide a été proposée pour quelle contrepartie? Le deuxième volet abordé par M.Sellal sur les ondes de la Chaîne III a trait aux priorités du président. Elles sont réparties sur quatre principaux chantiers: la paix et la sécurité viennent en premier lieu. Sellal s'est principalement attardé sur ce point pour apporter quelques clarifications sur la démarche du président. De prime abord, il précise que depuis l'investiture de Bouteflika à la plus haute magistrature du pays en 1999, l'approche reste la même. «Nous sommes passés de la Concorde à la Réconciliation nationale, le résultat est visible. Le pays renoue avec la paix. Des milliers de terroristes se sont rendus d'autres campent dans les maquis. L'Etat algérien a décidé de laisser les portes de la repentance ouvertes en parallèle, la lutte armée se poursuivra pour rétablir la paix d'une manière définitive sur le territoire national.» Concernant maintenant l'amnistie générale, Sellal souligne qu'une telle étape ne pourrait en aucun cas être franchie sans l'aval du peuple: «Ce cas n'est pas une affaire d'Etat mais elle est en rapport avec la conscience du peuple qui a souffert le martyre pendant plus d'une décennie.» Cette démarche sera faite lorsque «la situation se stabilisera» précise-t-il. L'autre chantier important concerne la réforme des institutions de l'Etat. Un processus qui a rencontré quelques difficultés durant la dernière décennie. Mais pour le quinquennat, rassure Sellal, la mission sera accomplie et pour cause, «le président bénéficie d'une majorité absolue», cela confortera selon lui son programme. Le développement humain ne sera pas en reste «le logement, la santé, l'emploi» sont l'une des priorités de ces priorités, sans omettre bien sûr le développement économique. Les trois millions de postes d'emploi c'est possible, l'augmentation du Snmg sera fait. L'Etat dispose de moyens financiers nécessaires permettant au président de respecter ses engagements. Revenant sur le taux de participation à l'élection présidentielle et au score réalisé par Bouteflika, Sellal les définit comme étant le fruit de la confiance qui s'est instaurée entre le président et son peuple pendant dix années. Il se dit «étonné» de la réaction de ses adversaires qui ont contesté le taux de participation alors qu'ils avaient participé eux-mêmes pendant la campagne à la sensibilisation des citoyens. «Le fort taux de participation n'est pas le fait du président élu mais c'est le résultat des campagnes menées par les cinq autres candidats», dira-t-il en conclusion.