Déçu et non pas démobilisé, chagriné et non pas désarmé, mais plus que jamais déterminé à poursuivre son combat politique. Telle est la première image que donne Djahid Younsi, malheureux candidat à la présidentielle de jeudi passé, au jour de l'annonce des résultats officiels. Voulant exprimer ses doléances, le candidat islamiste du parti El Islah, s'est rapproché vendredi soir du Centre international de presse où se trouvaient des dizaines de journalistes algériens et étrangers. Aussitôt interpellé, Djahid Younsi s'est offert l'occasion de vider son sac. Les premières impressions tombent. Il accuse l'administration de partialité. «L'élection ne s'est pas déroulée comme on l'a souhaité. On s'attendait à une élection normale, or ce qui s'est passé était anormal. C'était une élection de fraude, mais pas une élection présidentielle.» Sans mâcher ses mots, le seul candidat islamiste à l'échéance du 9 avril, annonce que «la fraude était le seul vainqueur». Il continue et affirme que l'élection «n'était pas transparente, mais plutôt une fraude transparente». Dans cette même déclaration à la presse, M.Younsi s'est dit surpris et étonné du «génie des fraudeurs». Interrogé par L'Expression sur l'avenir du mouvement islamiste en Algérie qui vient de connaître une autre débâcle, il refuse de parler «du recul ni d'échec». Il le résume dans ce passage. «Il y a une volonté d'éparpiller le courant islamiste. Mais nous voulons que ce mouvement soit singularisé, mais pas divisé sur d'autres tendances. Nous voulions donner, à travers notre participation à cette élection, une autre image du mouvement islamiste outre celle qui reste ancrée dans les esprits des Algériens et des étrangers.»