Les adversaires du Président cherchent des alliances à l'intérieur de la Commission politique pour appuyer leur démarche. La Commission nationale politique de surveillance de l'élection présidentielle remettra son rapport final au Président Abdelaziz Bouteflika le 26 avril. C'est ce qu'a confié à L'Expression une source proche de cette instance. «Nous sommes en train de recevoir les recours des candidats à la présidentielle. Nous attendons aussi les rapports établis par les commissions de wilaya et de commune» précise notre interlocuteur. Une dure mission attend les membres de la Cnpsep. En effet, son président M. Mohamed Teguia insiste sur le fait que la campagne électorale et l'élection présidentielle se sont déroulées dans de bonnes conditions. Le 11 avril, deux jours après l'annonce des résultats officiels, il a soutenu dans une conférence de presse que l'élection présidentielle du 9 avril s'est déroulée dans un climat empreint d'«intégrité, de démocratie et de transparence», ajoutant qu'aucun recours n'a été adressé à la commission sur le déroulement du scrutin. «L'élection présidentielle s'est déroulée dans un climat empreint de transparence, d'intégrité et de démocratie, depuis le début de la campagne électorale jusqu'au jour du scrutin», a précisé M.Teguia. La commission n'a reçu «aucun recours provenant des candidats ou de leurs représentants sur le déroulement du scrutin», a-t-il en outre attesté. Les cinq candidats en lice, en l'occurrence les adversaires du Président Bouteflika, développent une autre thèse. Selon eux, des dépassements et des défaillances ont émaillé ce rendez-vous. Le représentant du FNA M.Seddiki affirme à L'Expression que «son parti et les autres candidats sont déterminés à mentionner tout jusqu'au moindre dépassement dans le document qui sera transmis au président de la République». «Nous sommes prêts à aller jusqu'au bout dans cette démarche», ajoute notre interlocuteur. M.Kessal représentant d'El Islah, dont le candidat est arrivé en quatrième position, affirme que le rapport en question sera développé en quatre principaux chapitres. Le premier a trait aux conditions techniques de préparation de l'élection présidentielle, le deuxième traitera du déroulement de la campagne électorale, le troisième chapitre prendra en compte les conditions enregistrées le jour du vote avant de conclure par les recommandations. Le rapport qui sera signé le 26 avril et remis le jour même au Président a besoin des deux tiers des voix pour être validé. Dans le cas contraire, la commission prolongera son travail pour une semaine encore, le temps de trouver un consensus. Aucun des deux scénarios n' est à exclure. Les discussions sont déjà lancées. M.Kessal se montre plutôt optimiste et affirme que «nous avons une chance de recueillir la voix des deux tiers». Plus réservé, le représentant du FNA craint la réaction des partis qui n'ont pas pris part à l'élection: «Bien évidemment eux ne sont pas directement concernés par l'événement. Cela risque de compliquer notre démarche.» Rappelons que la commission est constituée de 25 partis, 21 n'ont pas présenté de candidats. Le FFS et le RCD, ne font pas partie, de leur propre gré, de cette instance. Les discussions sont menées pour coordonner au mieux l'action des contestataires qui étaient hier en conclave. L'objectif étant de chercher le maximum d'alliances au sein de la Commission politique pour, dit-on, «faire front à M.Teguia qui s'entête dans ses positions». Les concernés ne se font aucune allusion: «L'on est conscient que nos doléances ne seront pas prises en considération par les autorités concernées» ajoute Kessal. L'action est destinée principalement à l'opinion internationale. «C'est comme dans le foot, les mauvaises équipes sont déclassées par la Fifa. En politique, les systèmes qui ne respectent pas la liberté d'expression seront mal notés,» a-t-il conclu.