Le chef de l'Etat mettra d'emblée l'accent sur l'importance de l'agriculture. Dans un long discours devant ses pairs africains, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, est revenu sur un secteur névralgique pour notre continent, qui a été, le moins qui puisse être dit, délaissé: l'agriculture. C'est en effet, le thème choisi pour la XIIe session du Sommet de l'Union africaine. Dans son exposé, le Président Bouteflika mettra d'emblée l'accent sur l'importance d'un secteur pourtant laissé en friche, en se félicitant de la décision de l'UA de repenser son agriculture indiquant «la décision de notre Conférence de placer le développement de l'agriculture au centre des travaux du présent sommet prend un sens tout particulier par l'importance cruciale que ce secteur représente pour la réalisation du bien-être des populations africaines et le développement des économies de notre continent. Elle revêt également une profonde signification au regard du contexte mondial qui pose de nouveau, et avec une rare acuité, la question de la sécurité alimentaire de notre continent». Le chef de l'Etat a ainsi insisté sur le fait que «en focalisant, une fois de plus, son attention sur la problématique agricole, l'Union africaine témoigne ainsi de sa volonté à conduire à son terme la stratégie qu'elle s'était déjà fixée pour promouvoir un secteur agricole performant, vecteur fondamental de la croissance dans les économies africaines, et moyen indispensable pour prémunir notre continent des chocs et contrecoups d'une crise alimentaire tendant à devenir récurrente. Le lien intrinsèque et interdépendant que la thématique de notre présent Sommet a opportunément établi entre l'agriculture, la sécurité alimentaire et la croissance économique traduit cette vision et cette détermination que nous partageons tous». «De ce point de vue, poursuit le président de la République, le Sommet de Maputo de l'Union africaine, en 2003, a eu le mérite d'élaborer, à travers le Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine, plus connu sous l'acronyme Caadp, une véritable stratégie destinée à relever ces défis et qu'il s'agit de poursuivre résolument.» Il est patent que l'Afrique qui a perdu beaucoup de temps a de gros défis à relever en remettant son agriculture à niveau. De ce point de vue, le chef de l'Etat indiqua que «les réalisations déjà accomplies dans le cadre de la mise en oeuvre de ce programme, devenu l'une des facettes emblématiques du Nepad, sont louables et elles confortent l'Afrique dans les choix qu'elle a identifiés. Elles demeurent cependant, en deçà des résultats attendus du fait d'un manque de moyens adéquats et de facteurs sur lesquels notre continent a peu d'emprise. Je veux parler de l'investissement externe qui devrait accompagner l'effort que les pays africains déploient, individuellement et collectivement, à travers notamment les Communautés économiques régionales, pour redynamiser le secteur de l'agriculture». M.Bouteflika touchera également un mot pour ce qui est du commerce international indiquant: «Je veux également mentionner la situation du commerce mondial des produits agricoles, qui n'arrive pas à faire bénéficier la production et l'activité agricoles africaines, de la simple règle de l'équité. A cet égard, les obstacles qui continuent d'entraver l'aboutissement du Cycle de Doha sont la parfaite illustration de la contrainte exogène qui pèse sur notre ambition commune de promouvoir un véritable développement de l'agriculture sur notre continent» avant de développer longuement ce qui est et reste à faire pour que l'Afrique atteigne à l'autosuffisance alimentaire et développant son agriculture dans tous les domaines. A ce propos, le chef de l'Etat ne manquera pas de mettre en exergue le fait que «poser le problème de la sécurité alimentaire en Afrique revient également à mettre en exergue le retard particulièrement préjudiciable que connaît notre continent en matière d'infrastructures de transport au triple niveau national, régional et interrégional».