Les animateurs ont opté pour des actions de terrain. «Rejet des élections locales, actions synchronisées dans les chefs-lieux de commune et marche populaire à Béjaïa», telles sont les principales résolutions retenues par les délégués des communes affiliées à la CIC Béjaïa, à l'issue du conclave ordinaire tenu ce week-end à Acif El-Hammam, dans la commune d'Adekar. Alors que l'opinion locale s'attendait à une sérieuse réflexion sur des perspectives à même d'aboutir au règlement pacifique de la crise qui secoue la région depuis 15 mois, les animateurs ont opté pour des actions de terrain comme moyen d'abord de «remobiliser et redonner confiance aux détenus et leur famille», mais aussi «de faire pression sur le pouvoir en vue de la satisfaction des revendications», en laissant toutefois les portes ouvertes à un débat de fond sur «l'après-rejet». Ainsi les délégués communaux ont décidé d'organiser, le 20 juillet prochain, des marches synchronisées aux chefs-lieux de commune. Ils récidiveront une semaine après, le 27 du même mois, par une autre action de même nature, cette fois-ci, dans la ville de Béjaïa. Quant aux objectifs assignés, ils se résument à «la libération des détenus du printemps noir, l'arrêt des poursuites judiciaires et la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur». Une autre décision, est non des moindres, retenue par les conclavistes, demeure incontestablement «le principe du rejet des élections locales conformément à l'explicitation de la plate-forme d'El-Kseur faite à Larbaâ Nath-Irathen». Cette décision, qui n'a pas manqué de susciter des inquiétudes chez les animateurs concernant notamment la gestion de «l'après-rejet» n'a été retenue qu'après un long débat. S'agissant des élections locales, donc la gestion des affaires locales, les conclavistes ont retenu l'idée d'un débat public autour des démarches à entreprendre pour faire face à cette situation, surtout dans le cas où les partis politiques influents dans la région s'y souscriraient. Le prochain conclave interwilayas sera, dit-on, axé essentiellement sur les voies et les moyens d'organiser un séminaire de concertation avec les partenaires sociaux et politiques. Notons enfin qu'une autocritique a également eu lieu. Les défaillances de l'interwilayas qui sont, aux yeux des délégués, à l'origine de la «mauvaise participation à la dernière action organisée à Alger», les carences constatées dans les commissions de solidarité et juridique.