La présidente du PT a expressément demandé au chef de l'Etat de réhabiliter les missions de l'Etat sur le contrôle des prix par le retour au système de la mercuriale. La porte-parole du PT, Louisa Hanoune a réitéré son soutient à la loi de finances complémentaire mais en apportant ces quelques nuances: «Cette loi de finances complémentaire et différente des autres. Ce n'est pas un plan de relance comme ses devancières. D'abord, parce qu'elle a une signification politique, qu‘ensuite il semble qu'on assiste à un recadrage économique qui s'oriente vers davantage de décisions et de souveraineté. Elle nécessite également des réformes politiques pour permettre un contrôle populaire», a-t-elle affirmé lors de son discours d'ouverture à l'occasion des travaux du bureau d'Alger du PT. C'est un véritable plaidoyer pour une économie centralisée qu'elle a développé. Louisa Hanoune a systématiquement emprunté ses idées au président vénézuélien Hugo Chavez pour expliquer le bien-fondé du dirigisme étatique qui, selon elle, n'aurait pas produit des «cimetières industriels». Elle faisait allusion aux zones industrielles ainsi que la mise sur le carreau de plus de «700.000 fellahs au revenu mensuel de 13.000DA». La présidente du PT a expressément demandé au chef de l'Etat «de réhabiliter les missions de l'Etat» pour le contrôle des prix par le retour au système de la «mercuriale», le rétablissement des «barrières douanières» afin d'encourager la production nationale en sachant que l'Algérie «continuera à perdre l'équivalent de 144 milliards de DA par an» d'ici à 2012 en raison de l'accord d'association avec l'UE et enfin d'instaurer le «droit de préemption sur les entreprises privatisées». Selon elle, «de nouvelles mesures beaucoup plus importantes sont à prévoir lors de la loi de finances 2010». Elle ne donne pas d'indices précis mais force est de constater que son discours offensif contre les «importateurs et les concessionnaires» sonne comme un signal donné: «On a compris la réaction de certains qui ne veulent pas que la vache à traire cesse. Les importations et les concessionnaires avaient la part du lion. Depuis le mois de juillet, la facture alimentaire a sensiblement diminué. Idem pour les médicaments. Ces baisses montrent la justesse de ces décisions. On peut inverser la tendance. Il suffit juste de corriger encore quelques insuffisances. L'importation des véhicules a augmenté horriblement entre 2006 et 2008.» La conférencière n'a pas raté l'occasion pour «condamner la hausse des prix» et le «manque d'intervention de l'Etat pour stopper la spéculation». Pour Louisa Hanoune, si l'Etat a réussi plus ou moins à juguler le dysfonctionnement de son commerce international, elle n'arrive cependant pas à guérir le «mal» de son commerce local qui selon elle, échappe totalement à son contrôle: «C'est une économie de kiosque, de bazar. C'est une économie de guerre. La période a été catastrophique.» dit-elle. Avant de clore son intervention, elle annoncera que son parti a pris l'initiative de «réactualiser» la lettre qu'elle devait envoyer au président Bouteflika avant d'ajouter, que l'université d'été de son parti qui aura lieu les 3, 4 et 5 septembre prochain à Zéralda va pouvoir se pencher davantage sur la LFC 2009 ainsi que sur des questions d'actualité comme la réforme politique proposée par le PT.