Un tiers des 1500 films dont dispose la cinémathèque depuis 1992, dont certains en «copie unique», a été touché par les eaux. Le cinéaste malien Cheick Oumar Sissoko a appelé jeudi ses collègues du monde entier à «sauver» la cinémathèque africaine de Ouagadougou, inondée le 1er septembre par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le Burkina Faso. «Ouagadougou est sous les eaux. Il faut de toute urgence l'aider. J'en appelle à la solidarité de mes collègues cinéastes, comédiens du continent, de la diaspora et du monde entier. J'en appelle aux artistes», écrit M.Sissoko dans un message transmis au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) et à la presse locale. Un tiers des 1500 films dont dispose la cinémathèque depuis 1992, dont certains en «copie unique», a été touché par les eaux, selon Ardiouma Soma, son directeur. «Ouagadougou est la capitale du cinéma africain. C'est notre capitale. C'est ma capitale», a écrit M.Sissoko, également ancien ministre de la Culture du Mali. C'est «une ville qui honore les cinéastes du continent, de la diaspora et leurs collaborateurs (...) dans une ambiance de fraternité et de solidarité qui construit quelque part un maillon de l'unité africaine», estime-t-il. Tous les deux ans depuis 1969, la ville accueille en effet le Fespaco, plus grand festival du genre en Afrique et le principal moyen de promotion des films africains et de la diaspora. M.Sissoko a remporté en 1995 l'Etalon de Yennenga, distinction la plus convoitée au Fespaco, avec son film Guimba. En France, le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) a promis son aide à la cinémathèque africaine de Ouagadougou, notamment pour la restauration et la sauvegarde des copies uniques touchées par l'inondation et la reconstitution de la collection à partir des éléments conservés à Bois d'Arcy, en banlieue parisienne. Les pluies torrentielles du 1er septembre ont fait huit morts et ont affecté quelque 150.000 personnes au Burkina Faso, pays sahélien enclavé. Dimanche, l'Organisation des Nations unies (ONU) et ses partenaires ont lancé un appel pour obtenir 14,2 millions de dollars (6,4 milliards de FCFA) afin de «venir en aide» aux populations sinistrées.