Paris a manifesté son souhait de reprendre les discussions politiques avec l'Algérie sur les questions qui fâchent. Se dirige-t-on vers un apaisement des relations algéro-françaises? Après une période de tensions politiques entre les deux capitales autour de quelques dossiers ayant suscité la polémique, Paris tente de calmer le jeu. En marge de la tenue de la l'Assemblée générale ordinaire de l'ONU dont l'ouverture est prévue en cette fin de semaine à New York, Paris a manifesté son souhait de reprendre les discussions politiques entre les deux pays, en demandant l'organisation d'une rencontre au niveau des chefs de la diplomatie algérienne et française. A la suite de cette demande, l'Algérie a donné son accord pour une rencontre entre MM.Medelci et Kouchner. Selon des sources diplomatiques, l'Algérie aurait demandé à la partie française d'arrêter au préalable les sujets que Paris souhaite aborder avec les Algériens. La rencontre de New York a été annoncée, rappelle-t-on, la semaine dernière à Tlemcen, par l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt. La visite envisagée du Président Abdelaziz Bouteflika en France constituerait ainsi l'axe principal des thèmes à discuter entre les deux ministres. Toutefois, cela reste du domaine de la spéculation en l'absence de confirmation officielle à Alger ou à Paris. Annoncée pour juin 2009, «reportée» ensuite pour cet automne, la visite du chef de l'Etat a été une nouvelle fois décalée. Outre donc la visite du Président Bouteflika, à laquelle la France semble beaucoup tenir, l'autre sujet qui sera sans doute abordé concerne l'affaire Hasseni amplement commentée ces derniers mois. Il en sera de même de l'affaire des moines de Tibhirine curieusement revenue à la une des médias hexagonaux. Ces sujets sont à l'origine également d'un certain climat de défiance qui caractérise les relations entre les deux capitales. De fait, le «rebondissement» de l'affaire des moines de Tibhirine, assassinés en 1996 par les GIA, a contribué à miner des relations déjà fortement mitigées, devenue affaire d'Etat après les déclarations inattendues et «fracassantes» du président français, Nicolas Sarkozy, qui a demandé la «levée du secret-défense» sur ce dossier. Le rebondissement dans cette affaire a été perçu par Alger comme une provocation directe de Paris à l'encontre de l'institution militaire algérienne. Paris aura à s'expliquer sur cette question. Selon des informations rapportées par la presse, Bernard Kouchner aura également inscrit la question économique au menu de cette rencontre. Les dernières mesures prises par le gouvernement algérien, dans le cadre de la loi de finances complémentaire, relatives à l'importation et aux investissements, ont été mal digérées par les opérateurs français qui auraient solliciter l'intervention de leur gouvernement.