La lutte contre les réseaux terroristes urbains et néo-urbains risque d'être longue. Plusieurs terroristes ont été abattus dans la capitale et sa proche périphérie, hier, dans la matinée, confirment plusieurs sources militaires et sécuritaires concordantes. Agissant sur renseignement, la brigade de la gendarmerie de La Chiffa a abattu deux terroristes à l'intérieur d'une cafétéria. Une arme automatique kalachnikov, deux P.A et deux grenades ont été récupérés (voir article ci-contre). Dans la même matinée, quelques heures plus tôt, dans la Haute Casbah, un terroriste a été abattu par les forces de sécurité, sans que l'on sache s'il s'agit d'un terroriste recherché auparavant, ou d'une nouvelle recrue. Le communiqué des services de sécurité fait mention de plusieurs armes qui ont été retrouvées sur le terroriste, et il est fort probable qu'il s'agisse là d'un «émir de quartier». Dans la même journée, des sources sécuritaires ont affirmé que deux terroristes ont été abattus dans leur cache, entre Khraïcia et Saoula. Deux kalachnikovs, deux P.A et deux grenades ont été récupérés. Cinq terroristes abattus et plusieurs armes récupérées, tel est le bilan des opérations antiterroristes de la journée d'hier, et qui renseigne clairement sur les dispositions des forces de sécurité qui ont, depuis les derniers attentats perpétrés dans la capitale et sa proche périphérie, redoublé de vigilance, visant à avoir des informations fournies par le renseignement. Alger, qui vit sa deuxième semaine sans le moindre «coup d'éclat» de la part des groupes armés, a vécu, néanmoins, durant la journée d'hier, plusieurs fausses alertes à la bombe, Reghaïa, Ben Aknoun, El-Harrach et d'autres quartiers encore ont été cités comme autant de théâtre de ces attentats à l'explosif. Mais il n'en fut rien. C'était, apparemment, une journée d'intox et de mauvaise propagande. Le plan de quadrillage de la capitale fonctionne, à ce jour, très bien. Aucun attentat, aucune incursion terroriste n'ont été signalés depuis plusieurs jours. La police de quartiers qui sillonne marchés, arrêts de bus et artères publiques rend précaire tout effort de retour en force des GIA dans les grands villes. Le plan «Delphine» de la Gendarmerie nationale fonctionne, lui aussi, de manière rigoureuse. Les véhicules de la GN qui sillonnent les côtes des wilayas du littoral mettent en échec toute intention de redéploiement de groupes armés. Aussi sont-ils devenus, eux-mêmes des cibles pour les terroristes. Il y a trois jours, un véhicule de la gendarmerie a sauté sur une bombe de forte portée tuant le chef de brigade sur le coup, et blessant très grièvement deux autres agents. Ce calme précaire ne doit pas, en fait, faire baisser la garde aux services de sécurité. Selon un ex-chef des groupes armés, aujourd'hui repenti, le GIA use souvent, en milieu urbain, d'une «stratégie de recul». L'organisation se fait oublier, s'efface ou lance des fausses alertes à la bombe, et dès que la vigilance baisse, où qu'il y a un relâchement, les groupes armés frappent. Après avoir été la cible d'une critique acérée de la part des citoyens et après la flambée de violence constatée à Alger et sa périphérie, les services de sécurité font du «forcing» pour venir à bout des groupes urbains et néo-urbains. Dans une lutte qui risque d'être longue.