Le secteur innovant existe mais on n'arrive pas à le développer, a admis le ministre. L'industrie en Algérie n'a pas été valorisée par l'innovation. Ce constat réaliste a été formulé hier par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar. Procédant au lever de rideau de la «13e Journée nationale de l'innovation» organisée à Zéralda (Alger) en présence du directeur général de l'Institut national de la propriété industrielle (Inapi), Hakim Taousar, le ministre a estimé qu'il est temps pour les entreprises nationales importantes de «se constituer en mutualité pour booster l'innovation et générer des richesses à même de créer des centres de recherche». L'Etat, a soutenu Hamid Temmar, peut y contribuer en assurant la formation et en organisant la recherche scientifique «Même si l'on s'inspire d'une technologie étrangère, il faut la développer», a souligné le ministre pour lequel «la mobilisation est nécessaire pour pénétrer dans une économie compétitive mondiale et être d'attaque parmi les concurrents internationaux». En préambule à son intervention, Temmar a brossé un tableau rapide, mais néanmoins succinct, sur le parcours de l'industrie algérienne depuis les années 80, lors desquelles elle a déployé ses capacités de gestion. Un redéploiement spatial, a-t-il dit, est aujourd'hui nécessaire. Des wilayas pilotes vont être identifiées pour bâtir des usines en groupement et s'adonner à la formation en priorité. Il dira que, pour innover, chaque entreprise a besoin d'un financement adéquat et d'un environnement stable qui s'appuient sur une technologie efficiente. Selon le ministre, «la croissance économique se fait à partir de la production, grâce au programme de développement du gouvernement», et d'enchaîner: «L'innovation technologique ne peut se faire que sur la base de la recherche». Aussi, est-il impératif d'édifier une économie du savoir pour pouvoir financer correctement l'innovation. Pour ce faire, le gouvernement, selon le ministre, a décidé de faire de la stratégie industrielle, la base de la construction industrielle elle-même. Le secteur innovant existe mais on n'arrive pas à le développer, a admis le ministre. Les thèmes développés par les intervenants étaient relatifs, notamment aux «perspectives et développement de la propriété industrielle en Algérie» et aux «objectifs du programme national de la recherche scientifique pour le développement du secteur économique». La célébration de cette journée a été marquée par l'attribution de prix décernés à des inventeurs dans différents secteurs industriels. Cette cérémonie a vu le premier lauréat, Yacine Sahir, un jeune de 26 ans, inventeur d'un «disjoncteur intelligent» qui prémunit de toute électrocution suite à une fausse manoeuvre d'un ouvrier électricien. Ce prix se compose d'un diplôme, d'une médaille d'or et d'un chèque de 20 millions de centimes. Il lui a été décerné par un jury de sept membres, composé d'éminents spécialistes et intellectuels de l'Organisme mondial de la propriété intellectuelle (Ompi), réuni jusqu'à tard dans la soirée de samedi dernier. Y.Sahir n'est pas à sa première distinction. Il a reçu en septembre 2003, un brevet d'invention d'un système de protection relatif aux inondations, un second en février 2008 pour la création d'un dispositif de production d'énergie électrique, un troisième brevet en décembre 2008 pour la mise au point d'un détecteur avec explosion parasitique.