Un non-événement. Point de suspense. Le maintien des quotas de production de l'Opep est acquis. A la veille de la réunion en Angola de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, la décision faisait déjà l'objet d'un «consensus» selon Abdallah El Badri, secrétaire général de l'Opep. En effet, bien avant cette conférence ministérielle, tous les indicateurs plaidaient pour un maintien de l'actuel plafond de production, alors que cette éventualité faisait déjà l'objet d'un consensus parmi les pays membres, qui ont tous exprimé leur satisfaction de voir le baril évoluer autour de 75 dollars depuis des mois. «Il y a un consensus» au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour maintenir ses niveaux de production, les prix étant «très confortables», a affirmé hier Abdallah El Badri, à la veille de la première réunion du cartel en Angola. Un statu quo satisfaisant les cours actuels n'est pas à écarter d'autant que les experts craignent un nouveau pic de surproduction à la fin de l'hiver. «Nous maintiendrons les décisions que nous avons prises par le passé sur les quotas de production et nous laisserons les objectifs inchangés»; a précisé, vendredi, le président de l'Opep, l'Angolais José Botelho de Vasconcelos. Un baril à 75 dollars est un niveau acceptable, loin des 35 dollars atteints en janvier dernier, estiment les ministres du Pétrole. Jeudi dernier, Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, qui prend part à cette 155e conférence ministérielle de l'Opep, a indiqué qu'il n'y aura pas «d'ici 2012, d'augmentation de la production de pétrole par les pays de l'Opep». «Une augmentation des quotas aurait pour effet d'accroître le déséquilibre qui caractérise le marché pétrolier», avait estimé le ministre. D'autre part, l'Opep a, peu avant la rencontre de Luanda, légèrement révisé à la hausse sa prévision de demande mondiale de brut en 2010, qui devrait progresser de 1% après deux années de baisse liées à la crise économique mondiale. Actuellement, les prix du brut oscillent entre 70 et 75 dollars le baril avec des seuils allant jusqu'à 77 dollars, une fourchette de prix qui, malgré le niveau escompté de l'Opep de 80 dollars/baril, satisfait pour le moment les pays membres, ainsi que les marchés. Ainsi, le niveau de 24,84 millions de barils par jour devrait être maintenu en l'état, s'accordent à dire les analystes. Je vais demander aux ministres de mieux respecter leurs quotas, j'aimerais une meilleure discipline, a affirmé Mohamed El Badri à la veille de la réunion. En janvier dernier, pour contrer l'effondrement des cours du brut, l'Organisation avait décidé de la plus forte baisse de production jamais décidée, de 4 millions de barils par jour. Certains analystes soulignent toutefois que les stocks restent encore élevés, et craignent un excédent de production à la fin du premier trimestre 2010, une fois que la consommation hivernale sera passée.