Les cours du brut sont soutenus par la vague de froid qui touche actuellement l'Europe et les Etats-Unis, provoquant une hausse de la consommation et la chute des stocks. Sur fond de vives tensions entre la Russie et le Belarus, les prix du pétrole ont clôturé la séance de lundi à 81,51 dollars. Ils devraient désormais évoluer au-dessus du seuil symbolique des 80 dollars. Toutes les conditions semblent réunies pour que les prix du brut soient situés dans une courbe ascendante. L'hiver, qui s'annonce comme assez rude et qui s'est déjà bien installé, particulièrement aux Etats-Unis mais aussi dans les pays gros consommateurs de pétrole, a contribué sur fond de crise entre la Russie et le Belarus à revigorer un peu plus le marché pétrolier. Un nouveau contentieux s'est installé entre ces deux pays depuis quelques jours. Il concerne le dossier des livraisons de pétrole, qui risque de se transformer en crise. Ce que veulent absolument éviter les pays de l'Union européenne, notamment l'Allemagne et la Pologne. Ils craignent que leurs approvisionnements soient perturbés. Malgré les assurances de Moscou, qui a annoncé lundi que les livraisons de pétrole vers la Biélorussie étaient garanties, le danger persiste. En effet, le différend entre les deux Etats continue de buter sur l'absence de la conclusion d'un accord sur les prix pour l'année en cours. Des interventions au plus haut du sommet de l'Etat russe renseignent sur l'ampleur du contentieux et de la tournure qu'il pourrait prendre. «Nous avons repris hier (lundi) les livraisons aux raffineries biélorusses», a confié à l'agence Interfax le vice-premier ministre russe. Les négociations entre les deux parties battaient encore leur plein il y a à peine quarante huit heures. Pour rappel, le brut livré par la Russie est raffiné en Belarus par où il transite. Il est revendu aux pays européens. Les recettes générées par cette «transaction» constituent les principaux revenus de l'économie biélorusse. Il faut signaler que cette étroite dépendance en énergie a fait que Moscou préserve une influence totale sur cette République qui a proclamé son indépendance, somme toute relative, en 1990. Ce bras de fer, entre Minsk et Moscou, qui a fait peser quelques inquiétudes sur l'approvisionnement des pays consommateurs à l'instar de la Pologne et de l'Allemagne en janvier 2007, menace de se rééditer. Les ressources énergétiques russes constituent une arme politique redoutable. Une bonne partie de la planète grelotte. Le froid fait chauffer les prix de l'or noir. Le marché pétrolier a été entraîné «par le froid qui règne actuellement, et pas seulement aux Etats-Unis», a indiqué Andy Lipow. L'Europe, l'Amérique du Nord. Le Sud des Etats-Unis, qui atteint des températures jamais vues depuis 10 ans. En Chine et en Corée du Nord, à Pékin et Séoul il n'avait pas autant neigé depuis 60 ans. Cela devrait avoir pour incidence une significative réduction des stocks pétroliers. «Les courtiers se concentrent sur les chutes spectaculaires qu'ont connues récemment les réserves de produits distillés aux Etats-Unis et anticipent une chute encore plus forte», a fait constater Phil Flynn de PFG Best Research. Les tensions dans la région du Golfe, avec les menaces d'Al Qaîda et le dossier du nucléaire iranien contribuent également à la hausse des cours. Ce tableau est complété par l'amorce de la reprise économique qui s'annonce en Chine. Les cours de l'or noir devraient redresser l'échine après leur sévère dégringolade du mois de décembre 2008 où ils sont tombés à moins de 33 dollars. Une petite revanche sur le sort pour les pays membres de l'Opep.