Les rues de la capitale ont renoué avec la liesse. Les Verts l'ont promis et ils l'ont fait. Hier, les camarades de Ziani ont damé le pion aux Angolais. Hier, la capitale s'est parée des couleurs nationales pour célébrer l'exploit des Fennecs. La liesse fut totale. Drapeaux, fanions, klaxons, youyous, le Tout-Alger a célébré l'exploit des Fennecs jusqu'à une heure tardive de la nuit. Retour sur une soirée inoubliable. Il est 17 heures, les rues se sont vidées. Et pour cause, la sélection nationale s'apprête à disputer un match décisif devant l'Angola. L'enjeu n'est autre que la qualification au deuxième tour de la Coupe d'Afrique des nations. A la rue Hassiba Ben Bouali, un groupe de jeunes s'est formé devant une pizzeria. Derrière la vitre de la boutique, est installé un écran. Les yeux sont rivés sur le téléviseur. Les Verts débutent la rencontre sur les chapeaux de roues. Amine, un jeune de 24 ans, suit les débats sur des charbons ardents. «Qu'est-ce qu'il a raté?!», s'écrie-t-il. En effet, Fahem Bouazza venait de rater une occasion en or de marquer. Quelques minutes après, l'arbitre siffle la fin de la première mi-temps sur le score de zéro partout. Les débats deviennent plus serrés durant le deuxième half de la rencontre. «Qu'à cela ne tienne, le Mali mène devant le Malawi», rassure Djamel, la vingtaine entamée, la têté coiffée d'un chapeau aux couleurs nationales. Dans l'autre empoignade, les camarades de Keita mènent devant les tombeurs de l'Algérie, à leur première sortie, par 3 à 1. «Pour le moment, nous sommes qualifiés», lance, pour sa part, Samir. Les prévisions de ce lycéen ne tarderont pas à se confirmer. Au sifflet final de l'arbitre, l'Algérie est propulsée au deuxième tour. Subitement, les rues d'Alger se raniment. «One, two three, viva l'Algérie», ce fameux refrain est entonné en choeur un peu partout. Des cortèges se forment instantanément. Les klaxons répandent la joie populaire sur la capitale. La place de la Grande Poste retrouve les scènes de liesse qui l'ont animée durant le parcours de la bande à Saâdane. Dahmane, la quarantaine révolue, est aux anges. «Désormais, nous pouvons dire que cette équipe est sur la voie de reprendre le flambeau légué par la génération de 82», s'enflamme-t-il. Ces propos nous renvoient au début des années 80. A l'époque, les Madjer, Belloumi, Assad et les autres ont ébahi les plus spécialistes de la balle ronde par leur jeu chatoyant fait de contre-attaques menées à partir de passes courtes. Les prouesses techniques de Assad ravissaient le roi Pelé. «J'aime voir évoluer le rouquin (Assad), il fait vivre le football», avait déclaré la légende brésilienne durant le Mondial d'Espagne. Cela dit, cette équipe a mis sept ans pour atteindre le niveau mondial. C'est dire qu'une équipe se prépare sur le long terme.