Plusieurs demandeurs de visa ayant besoin de leurs documents officiels dont le passeport, sont restés sans nouvelles de l'instruction de leurs dossiers. Une quarantaine d'employés travaillant dans les consulats de France à Alger et Annaba observent depuis quelques semaines une grève. Ils dénoncent la décision prise par l'ambassade d'annuler leur rémunération partielle en devises. Les employés locaux des services consulaires chargés des visas de l'ambassade de France à Alger percevaient une partie de leurs salaires en dinars et l'autre en euros. Toutefois, ils estiment que la décision consulaire qui consiste à leur verser leurs salaires à 100% en dinars, n'est autre qu'une «discrimination flagrante». Les employés exercent tous leurs métiers sous la même tutelle et dans les mêmes conditions. Ainsi, ils s'interrogent sur les fondements de cette discrimination. C'est ce qu'a déclaré un des agents du consulat d'Alger. Selon lui, cette nouvelle a été très mal accueillie par les employés. Ils ont exprimé leur mécontentement et refusé de se plier à cette nouvelle réglementation. Le personnel a ralenti la cadence de traitement des dossiers de demande de visas qui dure désormais plusieurs semaines. Mais en constatant que leur action n'a pas été prise en considération, les employés ont décidé de passer à d'autres initiatives. Ils sont entrés en grève de deux jours par semaine, à savoir les lundi et mardi. Cela a causé une accumulation considérable des dossiers à traiter. Pour justifier les retards dans la délivrance des visas, l'ambassadeur de France, Xavier Driencourt, a trouvé la parade sans faire état de l'existence de cette grève. Il rend publique une note justifiant ce retard par le fait que les employés de l'ambassade ont participé aux actions de lutte contre le virus de la grippe A/H1N1. Il affirme que cette campagne de vaccination a mobilisé l'ensemble des services du consulat général. Par ailleurs, plusieurs demandeurs de visa ayant besoin de leurs documents officiels dont le passeport ou encore le registre du commerce sont restés sans nouvelles de l'instruction de leurs dossiers. De ce fait, ils se retrouvent bloqués et ne peuvent continuer d'exercer leurs activités professionnelles habituelles. Devant ce blocage, les services de VisasFrance croulent sous une avalanche d'appels téléphoniques. Les demandeurs de visas pénalisés par cette grève s'adressent au centre qui est leur seule source d'information. Ils cherchent désespérément des explications. Le centre VisasFrance a voulu continuer à justifier cette situation par la campagne de vaccination contre la grippe A. Mais certains responsables de l'ambassade de France ont fini par reconnaître le droit de grève tout en affirmant que la décision contestée n'est pas négociable parce qu'elle a été prise pour se mettre en conformité avec la législation algérienne. Ces mêmes responsables ont précisé que l'ambassade n'a fait qu'appliquer une mesure édictée par la Banque d'Algérie qui impose la rémunération en dinars du personnels pour éviter que la partie en devises ne soit échangée en contrepartie du dinar sur le marché parallèle. Selon elle, la rémunération en devises pour les agents locaux ne peut pas être maintenue. La décision n'est plus négociable, car il y va de l'application de la réglementation du contrôle des changes en Algérie.