Tous les cadres du mouvement El-Islah de Abdallah Djaballah se bousculent au portillon de l'état-major du parti. Les listes des candidats tardent à se faire connaître alors que tous les responsables que nous avons essayé de joindre par téléphone, refusent de donner le moindre détail. Ils se rejettent la responsabilité dans un environnement où la communication fait défaut. «Appelez après, nous sommes occupés. Nous essayerons de vous mettre en contact avec un des responsables», c'est la réponse faite au siège du parti tout au long de la journée d'hier. Mais des sources concordantes affirment que le parti entend couvrir presque toutes les communes du territoire. Il se présente, en fait, comme le seul adversaire du FLN. Néanmoins d'autres expliquent le black-out régnant au siège du parti, par une grande opération de purge. Zéro repenti, zéro transfuge. Sûr d'une deuxième victoire, Djaballah cherche à éviter la confrontation avec Zerhouni. La victoire obtenue lors de la précédente consultation électorale du 30 mai dernier a provoqué une sorte de sentiment de suffisance au sein de cette formation, obligeant tout un chacun à éviter d'évoquer la moindre information concernant les batailles livrées pour l'accession à la candidature au nom du parti. C'est le cheikh lui-même qui veillerait sur la bonne marche des procédures. Djaballah veut à tout prix éviter les mauvaises surprises provenant de l'administration notamment. Après avoir mis en l'échec son principal rival, Ennadha, il ne lui reste que la formation du cheikh Nahnah comme sérieux adversaire. Profitant de son absence de la précédente gestion des communes, le mot d'ordre a été donné pour passer les messages quitte à faire du bouche à oreille en jouant sur la gestion catastrophique des autres partis. Les ambitions du mouvement ne s'arrêtent pas, selon certaines sources, uniquement aux communes considérées comme le fief du parti. El-Islah affiche d'ores et déjà son désir de remporter des communes dans les grandes villes. Une campagne de moralisation à Oran, Constantine et la capitale, se déroule avant même le début de la campagne électorale. Pour ce qui est du nombre de listes déjà établies, le mouvement El-Islah aurait préféré ne le rendre public qu'une fois le délai d'une semaine arrivé à son terme.