La compagnie passe de R15 à R16. Sonatrach, comme toutes les grandes compagnies du monde, n'est pas à l'abri des difficultés et des problèmes. Le constat est fait par le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil. Ce dernier résume «l'affaire Sonatrach», à une simple question «de mauvaise adaptation» des responsables avec les mécanismes d'octroi des marchés et des appels d'offres. Une défaillance qui sera rattrapée par la «formation des cadres». A en croire Khelil, Sonatrach fera appel à des experts étrangers afin de former sur le tas des cadres algériens Il ne s'agit nullement «de renforcer les mécanismes de contrôle» qui sont «assez performants.» L'objectif pressenti étant d'encadrer les compétences existantes. Le ministre, qui était hier l'invité de l'émission Tahaoulet de la chaîne nationale, n'a pas désiré s'étaler sur ce dossier. Cela contrairement au P-DG par intérim de Sonatrach qui a défendu bec et ongles la compagnie, quelques heures auparavant sur les ondes de la chaîne III. Il a réitéré de prime abord, que «l'ensemble des projets à venir sont maintenus». D'ailleurs, une enveloppe de 69 milliards de dollars leur sera consacrée. L'autre point positif a trait aux revenus de l'entreprise. La société nationale des hydrocarbures Sonatrach table sur des recettes d'exportation de 50 milliards de dollars durant l'année 2010. Un montant supérieur à celui enregistré en 2009. Par ailleurs M.Feghouli a annoncé qu'une réflexion est lancée afin d'adapter les procédures de Sonatrach avec les nouvelles orientations du Code des marchés publics en gestation au niveau de l'Exécutif. Dans ce sens, c'est toute la procédure d'octroi des marchés qui changera très prochainement. Cela ne remet pas en cause la procédure actuelle appelée R15, qui est «tout à fait rigoureuse et transparente». Sonatrach prendra en compte les modifications qui vont être apportées au code pour les inclure dans la nouvelle procédure de l'entreprise laquelle sera annoncée «probablement la semaine prochaine», dans le cadre d'une circulaire intermédiaire «en attendant la validation complète de notre procédure et l'on va probablement passer de la R15 à la R16». Cette circulaire contiendra les différentes dispositions relatives à la passation des marchés: sur quelles bases, les cahiers des charges, comment faire l'appel d'offres, comment traiter les offres, les offres techniques, les offres commerciales, comment attribuer un marché, les commissions à mettre en place pour justement valider les choix qui auraient été faits suite à ces appels d'offres. Sonatrach se soumettra aussi aux nouvelles dispositions sur le gré à gré prévues dans le Code des marchés publics. «Sonatrach respecte exactement ce qu'il y a dans le Code des marchés publics en termes d'attribution du gré à gré.» Rappelant, dans ce sens, que les contrats remis en cause par la justice sont octroyés de gré à gré. M. Feghouli souligne enfin que «la compagnie nationale n'a reçu aucun signal de mécontentement» de la part de ses partenaires dans le monde. Par ailleurs, selon M.Feghouli, les capacités de raffinage de l'Algérie vont presque doubler pour passer à près de 40 millions de tonnes à l'horizon 2016, notamment avec l'entrée en activité d'une grande raffinerie à Tiaret, un projet qui nécessitera un investissement de 6 milliards de dollars. En outre, plusieurs projets sont en cours de réalisation afin de faire face à la forte demande attendue pour le gasoil, qui va grimper de 8 millions de tonnes actuellement à 22 millions de tonnes durant les prochaines années, a indiqué le responsable de Sonatrach, en insistant sur la rationalisation de l'utilisation de ce carburant. Un avis partagé par le ministre du secteur qui, néanmoins, a rejeté la thèse de certains experts estimant que l'Algérie sera dans les trente années à venir obligée d'importer le pétrole et le gaz. «Cela pourrait se faire peut-être dans 100 ans, mais pas dans l'avenir immédiat.» Dans un autre chapitre, le ministre de l'Energie a souligné qu'une copie du projet du cartel du gaz sera proposée aux ministres le 19 avril lors de la réunion de l'Opep à Oran. «La décision finale sera approuvée par les officiels présents à cette réunion», note-t-il. Le ministre est revenu sur l'exportation du gaz butane à l'Egypte. Sans aller dans les détails, ce dernier confirme que le conflit «est purement financier».