Bouira, à l'instar des autres wilayas du pays, organise sa représentativité au sein du 9e Congrès national du FLN. Hier, dans les locaux du vieux parti, une commission de wilaya s'est réunie pour ficeler définitivement les mécanismes de désignation. Ainsi, 78 personnes assisteront au prochain congrès. Les responsables des 45 kasmas accompagneront les 12 jeunes et 12 femmes représentant les daïras. Les 9 autres places sont réservées aux élus nationaux des deux chambres parlementaires, aux membres du conseil national et au mouhafadh de Bouira. Si pour le mode technique mis en place, le problème ne se pose pas puisqu'il vise, selon ses concepteurs, à faire participer la base, le choix des personnes suscite des mécontents. Ce congrès se veut, selon certains, un éternel recommencement. L'opposition au sein du vieux parti n'a jamais été une donne basée sur l'opposition des idées, mais plutôt une affaire d'intérêt. Personne ne sait encore à qui reviendra la place du mouhafadh surtout que l'actuel membre avait, dans un passé récent, bafoué la discipline du parti en se présentant aux sénatoriales en compagnie de l'ex-président de l'APW qui, lui-même, avait perdu les primaires. En cédant 12 places aux femmes, le parti de Belkhadem tente de se moderniser et de donner une image d'un parti qui s'adapte aux nouvelles donnes du moment. Le choix de ces dernières aussi sème le doute parmi les rangs. L'organisation de masse Unfa, jadis au service de l'ex-parti unique, est présidée par une élue du RND. Comment seront triées les dames qui parleront au nom de la wilaya lors de ce congrès? Cette appréhension est partagée aussi par les jeunes qui seront les heureux élus même si l'Unja est restée fidèle au parti qui l'a enfantée. Le fait nouveau reste la présence équitable des zones. La wilaya est organisée en quatre circonscriptions distinctes. La région dite berbérophone, assistera proportionnellement avec le même nombre de délégués que les régions comme Lakhdaria ou Sour El Ghozlane qui, jusque-là, étaient chouchoutées eu égard à la présence au sein de la direction centrale du parti de ténors à l'image de Mohamed Seghir Kara, le vice-président de l'APN. A ce propos, un membre nous dira: «Le FLN a repris sa place dans des régions jusque-là fief d'autres formations politiques rivales. Ce fait n'est pas pris en compte dans la désignation. Donner un siège à une kasma inerte et battue dans sa commune au même titre qu'une autre qui gagne la majorité absolue dans la commune, n'est pas fait pour motiver les partisans.» Malgré ces voix protestataires, les réunions pour la préparation du 9e congrès qui plébiscitera l'actuel secrétaire général se déroulent dans la quiétude la plus totale. «La discipline partisane, intérêt du parti, prime devant la prétention et l'ambition personnelles, c'est ça le secret de la réussite qui ponctuera les travaux de notre congrès», nous dira un élu APW d'obédience FLN de Bouira qui ajoute: «Même si le mode ne satisfait pas certains, il reste une décision prise en assemblée générale et la majorité a toujours raison.»