Faute de vaccination postnatale, plusieurs dizaines, voire des centaines de nourrissons sont menacés par des maladies handicapantes, parfois mortelles. «Nos enfants n'ont pas été vaccinés à leur naissance», a déploré un parent ahuri par l'ampleur et la tournure dramatique qu'a pris le mouvement de grève observé par les blouses blanches depuis plusieurs mois. Le mouvement de grève des praticiens perdure et se durcit tandis que plusieurs dizaines de pères sont toujours dans l'attente d'une solution, à la fois salutaire et miraculeuse. La vaccination de leurs enfants nés dans le sillage du débrayage lancé par les praticiens de la santé semble compromise. Les inquiétudes sont multiples. Aucune solution ne pointe à l'horizon. Les conséquences risquent d'être désastreuses. Faute de vaccination postnatale, plusieurs dizaines, voire des centaines de nourrissons sont menacés par des maladies handicapantes parfois mortelles à l'exemple de la poliomyélite, du tétanos, de la rougeole, de la variole, etc. La santé est malade. Le pourrissement a atteint son paroxysme avec notamment le spectre d'une éventuelle paralysie totale du secteur. A quel saint se vouer? Le «wait and see» est, semble-t-il, la seule politique observée tandis que le destin de ces nourrissons est, contre toute attente, tributaire des praticiens en colère et de la ténacité du département de Saïd Barkat. Le recours à la grève est, certes, un droit légitime tandis que le service minimum est tout aussi un devoir constitutionnellement imposé. En outre, des dizaines d'interventions chirurgicales attendent leur programmation. Des rendez-vous ont été annulés ou reportés. Les blocs opératoires sont quasiment désertés. Les malades prennent leur mal en patience. Cependant, devant cet état de fait, les avis divergent. Chacune des parties concernées par le conflit, se disculpant, rejette la responsabilité sur l'autre camp qui tente de se blanchir à son tour de tout reproche. En attendant, le billard est vide. La grève, qui a mis à nu les tares d'un système de gestion tant décrié n'est, selon certains milieux très au fait, que la partie visible de l'iceberg. Car, la pénalisation des malades ne peut pas être l'incidence directe de la colère des blouses blanches. «Pour des raisons connues, la qualité des services prodigués a toujours été déplorable», ont expliqué plusieurs médecins grévistes. La «capitulation» du secteur public fait le bonheur des infrastructures médicales privées. En effet, 60% des patients optent pour les soins dans des cliniques privées. D'autant qu'en dépit des développements modernes nouvellement introduits dans les structures sanitaires d'Oran, celles-ci sont encore loin de répondre favorablement au grand nombre des malades venant des 14 wilayas de l'Ouest.