La nécessité d'établir un plan d'échange d'informations s'est fait sentir. La communication et l'information ont été les parents pauvres des Journées d'information sur la conservation de la biodiversité dans les parcs de l'Ahaggar et du Tassili, tenues à Tamanrasset du 22 au 25 du mois en cours. Censé être l'axe principal de ces travaux, cet aspect en a constitué finalement le maillon faible. Apostrophé sur ce point, le chargé de communication du ministère de la Culture a indiqué que ces journées étaient destinées aux journalistes. En ce sens qu'elles devaient les sensibiliser sur l'importance de mener le projet Tassili-Ahaggar à bon port. Cependant, de nombreuses lacunes ont été relevées à ce niveau. La visite des sites a eu lieu au dernier jour des travaux, soit mer-credi dernier. «Le mieux aurait été de nous permettre de nous rendre, d'abord, au Parc national. Cela nous aurait permis de nous imprégner de la beauté de ces lieux. Ainsi, nous aurions eu une idée claire du projet», a souligné une participante sous le couvert de l'anonymat. En plus, les visites se sont limitées à deux sites situés au Parc national de l'Ahaggar. Il s'agit de ceux de Oued Afilal, à 60 kilomètres au nord de Tamanrasset et de Tahaburt, une source d'eau minérale et gazeuse. Cette source se trouve à 15 km au sud-ouest de la capitale du Hoggar. Ainsi, le parc du Tassili n'a pas été visité. Le même constat s'applique aux villages bénéficiaires de cette initiative. Pourtant, la réussite de ce projet repose, essentiellement, sur la participation de la population localent comme le soulignent les experts. Pour remédier à ce manque, les spécialistes ont convergé vers l'amélioration des techniques d'échange de l'information. Preuve en est, la principale recommandation de ces derniers a porté sur l'établissement d'un plan de communication. Tel que proposé, ce plan est réparti à l'échelle locale, nationale et internationale. Il comprend plusieurs volets. Ces points figurent dans les conclusions des deux ateliers installés mercredi dernier. Le premier a été consacré à l'information, l'éducation, la communication et au tourisme. Cet atelier a recommandé d'«installer un réseau d'information au niveau local et national». Ce réseau vise à rendre plus visible le projet Ahaggar-Tassili. Dans le même sillage, les experts proposent d'établir un lexique propre à la biodiversité dans ces régions. Lequel lexique doit être doté d'un instrument multilingue. Aussi, l'atelier a retenu l'impératif d'assurer l'interactivité du site Web propre au projet. Sur le plan international, les spécialistes veulent mettre en exergue le projet, surtout que cette année est consacrée «Année mondiale de la biodiversité» par l'ONU. C'est dans ce cadre que se tiendra une conférence, au Japon, au mois d'octobre prochain. A cette occasion, l'Algérie compte sensibiliser les instances internationales sur l'importance des Parcs nationaux du Tassili et de l‘Ahaggar. Toutefois, les autorités concernées à l'échelle nationale inscrivent leur protection dans le cadre du développement des wilayas de Tamanrasset et d'Illizi. Il est vrai que le comité de pilotage du projet est constitué de plusieurs représentants. Il comprend des représentants des différents ministères, du Fonds de l'environnement mondial (FEM) et du Programme des Nations unies de développement (Pnud). Cependant, il est chapeauté par le ministère de la Culture. «Ce projet est algérien. Il est exécuté par des experts nationaux. Les instances internationales ne font que nous accompagner dans sa réalisation», a indiqué une source proche du ministère. Le second atelier a travaillé sur l'agriculture, les ressources en eau et l'aménagement. A l'instar du premier, il a accordé une importance particulière à la communication. Ainsi, il a prescrit la tenue de séances de formation sur la biodiversité pour les professionnels de la presse. Aussi, il a recommandé de tenir des conférences et points de presse périodiques. Sur la même lancée, les animateurs de cet atelier se sont penchés sur l'amélioration des capacités du mouvement associatif. Par ailleurs, ils ont mis l'accent sur l'amélioration de la coordination entre les différents secteurs intervenant dans le projet. C'est sur ces recommandations qu'ont pris fin les journées d'information sur la conservation de la biodiversité dans les parcs de l'Ahaggar et du Tassili. «Ces journées ont constitué une transition entre la phase laboratoire (la première qui est achevée) et la phase école (la seconde qui sera lancée)», a indiqué M.Mourad Betrouni, directeur de la protection légale et de la valorisation du patrimoine culturel. Pour rappel, la première phase avait été lancée en 2004. Les spécialistes s'appuient sur les enseignements tirés de cette expérience pour lancer la deuxième phase qui sera répartie sur cinq ans. Vivement que les recommandations soient appliquées à la lettre.