La province de Baghdad compte le plus grand nombre de sièges (70), parmi les 18 provinces du pays. La commission électorale en Irak a créé hier la surprise en annonçant un nouveau décompte des voix à Baghdad, après une requête du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki qui a contesté les résultats des élections législatives organisées depuis plus d'un mois. «Le département juridique de la commission a décidé un (nouveau) décompte des voix à Baghdad», a déclaré Hamdiya al-Husseini, responsable à la commission électorale. «Il s'agira d'un décompte manuel», a précisé pour sa part Iyad al-Kilani, un autre responsable de la commission. Le premier décompte a été effectué avec un logiciel mis en place par l'ONU. La province de Baghdad compte le plus grand nombre de sièges (70), parmi les 18 provinces du pays. Selon les résultats définitifs annoncés en mars, sur les 70 sièges à répartir, l'Alliance de l'Etat de droit (AED) de M.Maliki, un chiite, a obtenu 26 sièges, le Bloc irakien de l'ex-Premier ministre laïc chiite Iyad Allawi (24), l'Alliance nationale irakienne (chiites conservateurs, 17), l'alliance sunnite un siège et les minorités religieuses les deux derniers. Au niveau national, ces résultats ont donné en revanche une avance de deux sièges à M.Allawi (91) sur l'alliance de M.Maliki (89), ce que ce dernier a contesté. Les résultats définitifs ne sont pas considérés comme officiels tant que l'ensemble des plaintes n'auront pas été examinés. Ils doivent être validés par la Cour suprême. «Lors d'une session qui a duré quatre heures, le département juridique de la commission a décidé de recompter les voix à Baghdad au vu des documents et preuves que nous lui avons fournis et qui montrent des manipulations dans certains bureaux de vote, dont les signatures des assesseurs et les comptages des bulletins», a affirmé un responsable de l'AED, Hassan al-Sined. «Nous avons oeuvré depuis le début pour la transparence et pour nous assurer qu'il n'y a pas eu de manipulations. Nous comptons avoir plus de sièges sans savoir combien», a-t-il ajouté. Le 11 avril, la liste de M.Maliki s'était dite lésée de 750.000 voix en raison de «manipulations» lors du dépouillement dans cinq provinces. Le porte-parole de l'AED avait alors dit que des plaintes avaient été présentées à une instance judiciaire spéciale chargée de traiter ces requêtes. Le ministre du Pétrole et allié de M.Maliki, Hussein Chahristani, avait montré des documents présentés comme des «preuves» aux journalistes, notamment des documents remplis dans les centres de vote et ne portant la signature que d'un seul assesseur. Selon la Constitution, il revient à la liste arrivée en tête du scrutin législatif de former une coalition pour gouverner le pays. Mais plus d'un mois après les législatives, peu de progrès ont été réalisés en vue de la formation d'un gouvernement, les négociations entre les différents blocs ayant révélé des divergences profondes entre les partis.