Avec un recrutement judicieux, les Canaris auront toutes les chances de dépasser le cap des Egyptiens. Le destin sportif en a voulu ainsi: les Algériens vont confronter les Egyptiens. Cette fois-ci, ce ne sont plus les équipes nationales qui sont appelées à croiser le fer, mais les clubs des deux pays qui vont se rencontrer l'été prochain dans le cadre de la Ligue des champions africaine de football. En effet, le tirage au sort effectué jeudi dernier au Caire présente quatre matchs algéro-égyptiens. La JS Kabylie va affronter deux clubs égyptiens, à savoir El Ahly et El Ismaïli. Il s'agit de rencontres pas comme les autres. Tout le monde se souvient des événements et surtout des conséquences engendrées par le match retour au Caire entre l'Algérie et l'Egypte dans le cadre des éliminations jumelées, Coupe du Monde et Coupe d'Afrique. La double confrontation du Caire et d'Om Dourman a mis le feu aux poudres entre Algériens et Egyptiens suite au callaissage du bus de notre Equipe nationale le 11 novembre dernier au Caire. Le hasard a voulu que la mission de réconciliation entre les deux pays sur le plan sportif, l'Egypte et l'Algérie, incombera aux joueurs kabyles d'une part et à El Ismaïli et El Ahly d'Egypte de l'autre. Sera-t-elle l'occasion pour enterrer définitivement la hache de guerre? La mission n'est pas impossible pourvu que cette opportunité ne soit pas gâchée ni ternie par les chauvins politiques pour des desseins extra sportifs. Mais, le moindre incident aura des conséquences très lourdes sur le devenir des relations algéro-égyptiennes. C'est une arme à double tranchant qu'il faut savoir exploiter dans le bon sens. Les Algériens n'arrivent toujours pas à oublier «les insultes» et les outrances des Egyptiens. Et surtout, ils n'oublient pas le sang des joueurs algériens qui a coulé du côté du Nil. Les Algériens attendent toujours des excuses officielles de la part des Egyptiens et de leur Fédération de football. Les séquelles sont là, il s'agit, en effet, comme d'un abcès qu'il ne faut pas crever. En somme, tout semble converger vers cette voie, à se fier aux déclarations des deux camps, notamment celle de l'international égyptien Mohamed Aboutrika qui veut participer à la rencontre d'amitié du 28 mai prochain tout en se déclarant prêt à faire le déplacement en Afrique du Sud avec le drapeau algérien pour supporter l'équipe algérienne, seul représentant du peuple arabe. Une déclaration qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd les Algériens affichant leur disponibilité à faire de même surtout, depuis l'accueil des plus chaleureux et des plus officiels du représentant de notre football, Mohamed Raouraoua, lors de la réunion de la CAF tenue la semaine dernière au Caire. En outre, sur le plan proprement compétitif, les Canaris qui ont hérité d'un groupe explosif doivent, désormais se renforcer par des éléments qui peuvent d'abord faire la différence et se mettre au travail d'ores et déjà de l'avis de beaucoup de techniciens algériens à l'instar de l'ex-baroudeur des Canaris, Djamel Menad, justement: «Avec deux formations phares d'Egypte et une équipe nigériane, la JSK est tombée dans un groupe très difficile, donc, par voie de conséquence, sa mission pour atteindre le carré d'as s'annonce désormais difficile. Toutefois, elle n'est pas impossible, car il faut juste passer par un recrutement judicieux et se préparer en conséquence. A cet effet, il faut vraiment mettre le paquet et miser sur nos deux représentants pour se mettre sur la lancée de notre équipe nationale», nous déclare l'ex-baroudeur des Canaris et l'actuel technicien des Vert et Rouge de Yemma Gouraya. Le boss kabyle, Moh Cherif Hannachi semble avoir compris et reçu le message cinq sur cinq tout en déclarant qu'il n'y a pas de préférence à ce stade: «A ce niveau de la compétition, nous n'avons pas le choix car toutes les équipes se valent désormais, hormis le caractère un peu spécial des rencontres qu'on devra jouer avec les deux clubs phares d'Egypte. A cet effet, on doit passer par un renforcement judicieux tout en se mettant au travail d'ores et déjà pour une préparation spécifique, étant donné que les qualifications débuteront à partir du 16 juillet prochain avec notre premier déplacement à El Ismaïlia» a déclaré Moh Cherif Hannachi hier à la Radio nationale (Chaîne II et Chaîne III). Par ailleurs, avec un renforcement de qualité et une préparation spécifique, la JSK peut atteindre les demi-finales en mettant à profit de la rivalité qui existe entre le Ahli et El Ismaïli, pourvu que les combines n'aboutissent à l'effet contraire. Le boss kabyle affirme que le stage de préparation aura, certainement, lieu en France. De leur côté, les supporters des Canaris qui seront plus nombreux et émanant des 48 wilayas se déclarent prêts à prêter main forte à la formation algérienne et affichent un optimise mesuré en tenant compte de la ferveur des Kabyles du Djurdjura qui ont toujours su, par le passé, relever le défi. Moh Chérif Hannachi «Oublions le passé et pensons à l'avenir» «La JSK entretient de bonnes relations avec El Ahly et El Ismaïli. Nous allons jouer au football et nous n'allons pas en guerre. Il faut oublier le passé et se mettre à penser à l'avenir. Il s'agit de matchs qui rentrent dans le cadre de la Ligue africaine des champions. Je souhaite la bienvenue aux Egyptiens tout en espérant que nous serons les bienvenus en Egypte. Ce qui nous intéresse est d'honorer le football algérien et surtout donner beaucoup de joie aux Algériens.»