Les baigneurs et les estivants se retrouvent otages d'une loi confuse qu'il faut harmoniser avec les règles mondiales de la concession. Bonne nouvelle pour les touristes, les estivants et les amoureux des plages d'Oran. Ces derniers ne risquent pas d'être harcelés, ni obligés, cette année de payer des sommes allant de 400 à 1000 DA/jour contre des services misérables consistant en des offres de solariums incommodes dressés sur un petit bout de sable. Laissant la gestion des plages aux Assemblées populaires communales, la direction du tourisme, qui vient de se décharger de cette mission, s'est contentée d'assumer le suivi, l'inspection et le contrôle des plages et des restaurants tout en mettant l'accent sur la propreté et l'hygiène. Pourquoi donc, revenir aux anciens modes de gestion, alors que les plages d'Oran ont été gérées ces dernières années par voie de concession? Là est toute la question. Les avis d'appel d'offres lancés, cette année, ont été un échec total. En effet, les concessionnaires ne semblent plus s'intéresser à la gestion des petites parcelles qui leur sont concédées sous mille et une conditions contenues dans un cahier des charges, qualifié de très rigoureux sur les prix jugés dépassant tout entendement. Cela a créé une certaine confusion parmi les habitués des locations des 20% de sable qui leur sont accordés annuellement, par l'Etat. Aussi, la nouveauté de cette année n'est pas du goût de ces investisseurs de circonstance étant donné que la condition imposée à la gestion d'une petite parcelle de sable pour une durée de cinq années freine l'appétit des concessionnaires. Cette réaction négative était pressentie. Les concessionnaires, comme à l'accoutumée, mettent les bouchées doubles visant une seule finalité: engranger le maximum d'argent sans se soucier du confort de l'estivant. A la lumière de cette cherté, une autre problématique s'est imposée. Il devient de plus en plus difficile de convaincre certains estivants qui ont décidé de ne verser aucun sou aux concessionnaires. Ces attitudes sont motivées par les sorties médiatiques des responsables locaux des collectivités, qui ne cessent de «tromper» l'opinion, en déclarant que les plages sont gratuites. «La même histoire s'est répétée plusieurs fois pendant les exercices écoulés; on nous accorde la gestion des solariums et des parkings tandis que des centaines d'estivants nous tiennent tête, refusant de payer nos services», ont déploré plusieurs ex-concessionnaires expliquant qu'«il est vrai que ces plages sont gratuites, mais le peu que nous gérons en concession est tout de même payant tel que défini dans le cahier des charges». Comment peut-on convaincre les estivants de cette évidence? Les voix s'élevant contre ce mode de gestion sont nombreuses. Des centaines de baigneurs ne cessent de relever des imperfections concernant ces concessions tout en dénonçant, chaque année, ce qu'ils continuent de qualifier de plages privées. Car, seul un but lucratif semble intéresser le gérant des sables de la côte d'Oran, bannissant toute forme d'éthique professionnelle, malgré les recommandations des pouvoirs locaux. Ainsi donc, les estivants se retrouvent, brutalement, otages d'une loi peu claire qu'il faut nécessairement amender et ajuster en l'harmonisant avec les règles mondiales tout en prenant en compte les cris de détresse des spécialistes de la nature, en particulier la mer.