Le président-directeur général de la compagnie, Abdelwahid Bouabdellah, est conscient de ces désagréments et il l'a fait savoir. Pieds et poings liés», la Compagnie nationale du transport aérien, Air Algérie traverse une zone de turbulences. Des retards récurrents que les voyageurs ont fini par adopter, notamment durant la saison estivale, un manque d'avions fréquent, des problèmes relatifs à l'arrimage du fret, mais également des défaillances dans les domaines de l'exploitation des appareils...Le président-directeur général de la compagnie Abdelwahid Bouab-dellah, est conscient de tous ces tracas. Et il l'a fait savoir à plusieurs reprises, notamment lorsque sa compagnie a été placée sous les feux de l'actualité durant la saison estivale. «Je crois que cette année, nous avons dépassé les records en matière de retards, mais cela n'est pas dû à la volonté d'Air Algérie», a-t-il reconnu. M.Bouabdellah soulève également un autre problème à même de justifier les tourments que subit Air Algérie: «Les délais de réparation de pannes sont considérablement plus longs pour des raisons d'approvisionnement en pièces de rechange qui a été rendu très compliqué à cause de la nouvelle procédure de la loi de finances complémentaire 2009.» Des propos crus qu'il est rare d'entendre de la part d'un responsable d'une entreprise par-dessus tout publique. «C'est très compliqué de gérer une entreprise publique en ce moment car il y a de la suspicion partout», finit-il par lâcher. Des désagréments qui, de toute évidence, se répercutent sur le fonctionnement d'Air Algérie qui endosse des imperfections qui ne sont pas nécessairement liées à sa gestion. L'exemple le plus frappant est celui de la Omra de cette année. Partis aux Lieux Saints pour effectuer une Omra, 22.000 Algériens sont dans l'expectative et leur attente risque de s'éterniser. Il n'y a pas assez d'avions pour leur permettre de rentrer chez eux. Des retards inquiétants qui bloquent cette frange de la population algérienne à l'aéroport du prince Mohamed ben Abdelaziz sis à Médine. C'est le ras-le-bol notamment en l'absence d'initiatives parvenant d'Air Algérie. Une situation qui porte préjudice à l'image de l'entreprise. Jusqu'à vendredi, 10 vols ont été annulés. Des réunions d'urgence ont eu lieu afin de suivre les derniers rebondissements de cette «affaire». Les jours s'égrènent et le nombre des vols annulés est en augmentation. Cette situation, on ne peut plus alarmante, a fait réagir le ministre du Hadj, le docteur Fouad El Farissi qui a pris contact avec des responsables algériens. La Omra, le Hadj, la période estivale...Air Algérie n'arrive pas à sortir la tête de l'eau. Malgré les assurances de son P-DG qui a promis monts et merveilles aux voyageurs, beaucoup reste à faire au sein de cette compagnie. Ce n'est pas un secret, Air Algérie traverse une mauvaise passe. Il y a quelques jours, le président de l'Assosciation nationale des techniciens de l'aéronautique (Anta) Lemnouar Azzoug, a été suspendu de son poste, selon notre confrère El Watan. Son seul tort, selon le même journal, est d'avoir alerté le ministre des Transports en mai dernier sur certaines défaillances techniques au sein de la compagnie. Il y a quelques jours, l'Union européenne a averti la compagnie, en lui accordant un délai jusqu'au 5 novembre prochain, pour se conformer à toutes les réglementations en vigueur sur la sécurité, sans quoi elle sera interdite de vol dans l'espace aérien européen. Une information qui a été démentie par M.Bouabdellah.