Le gouvernement français a répété hier que les aéroports parisiens n'étaient plus menacés de pénurie de carburant par la grève des raffineries liée à la réforme contestée des retraites, mais a appelé les compagnies à faire le plein lors des escales de leurs avions à l'étranger. Roissy est «parfaitement alimenté» et il n'y a «plus aucun souci» pour l'arrivée de kérosène dans cet aéroport parisien, a déclaré hier à la radio Europe 1, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau. La grève dans l'ensemble des 12 raffineries de France, dont 10 sont à l'arrêt, a perturbé pendant deux jours le fonctionnement de l'oléoduc qui livre le kérosène aux aéroports parisiens et fait redouter une pénurie jusqu'à ce que la Direction générale de l'aviation civile (Dgac) n'annonce samedi soir sa remise en service totale. Dans le même temps, le secrétaire d'Etat a conseillé aux compagnies aériennes de faire le «double emport de kérosène», c'est-à-dire de demander aux avions de faire un «plein complet» lors de leurs escales à l'étranger. «Un avion qui part de Roissy vers Berlin va refaire un plein complet, alors que dans un temps normal il aurait fait l'aller-retour sans refaire le plein», a-t-il expliqué. M.Bussereau a aussi reconnu que les stocks étaient «plus faibles» aux aéroports de Nice (sud-est) et de Nantes (nord-ouest). Mais «le problème sera réglé rapidement», a-t-il assuré et «il n'y aura pas d'annulations de vols». En ce qui concerne le carburant pour les particuliers, «il n'y a aucune station sans essence», a-t-il affirmé. Des centaines de stations-service sont fermées ou affectées par cette grève et samedi, des automobilistes inquiets se sont rués vers les pompes en dépit des appels du gouvernement à «ne pas paniquer». Mais les stations-service qui affichent qu'elles sont vides «gardent le carburant pour leurs clients habituels avec lesquels (elles) ont des contrats», a accusé M.Busserau, évaluant à 200 le nombre de stations «gênées» en France. Comme d'autres responsables avant lui, le secrétaire d'Etat a appelé les automobilistes à ne pas faire de «plein de précaution». «Je lance un appel au bon sens», a-t-il dit.