La quantité de poudre de lait importée cette année est de 135.000 tonnes, contre 121.000 l'année dernière. Alors que la crise du lait pasteurisé en sachet persiste depuis des mois et devient de plus en plus visible à travers la majorité des wilayas, le département de l'agriculture et l'Onil parlent d'un simple dysfonctionnement banal et temporaire. Au lieu de remédier à cette «infamie» d'absence du lait à travers tout le pays, on use et on abuse des termes de mauvaise distribution, d'indisponibilité, etc. Le président du Comité interprofessionnel du lait, Mahmoud Chitour n'a pas dérogé à la règle lors de son intervention hier, à travers les ondes de la radio Chaîne III. «Il n'y a ni crise ni pénurie, il s'agit plutôt d'un dysfonctionnement», a affirmé ce responsable. Selon lui, «le lait, chez nous est à très bon marché, 25DA/litre en sachet. Ce qui fait qu'il suscite des convoitises et qu'il est destiné là où il ne faut pas». Et d'ajouter, «C'est pour ça qu'il y a dysfonctionnement dans quelques régions. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de poudre de lait, mais c'est dans la fabrication et la distribution qu'il y a problème». La quantité de poudre de lait importée cette année «est de 135.000 tonnes, contre 121.000 l'année dernière», a-t-il fait savoir. Toutes les unités de transformation ont reçu leurs quotas de poudre de lait pour répondre aux besoins des consommateurs. Toutefois, il est possible qu'il y ait eu des retards dans l'arrivage des quotas, a-t-il expliqué. «Il faut absolument mettre le holà à certaines pratiques», a-t-il tranché. «Ceux qui veulent jouer le jeu, sont les bienvenus, quant à ceux qui ne veulent pas, à partir de 2011, ils ne seront plus éligibles à cette poudre de lait», a-t-il prévenu. «Moraliser la profession, c'est respecter les règles: la poudre distribuée par l'Onil est destinée exclusivement à la production du lait», a-t-il ajouté. L'année dernière le soutien par litre de lait (en poudre) était de 10DA/sachet, actuellement, il est à 15DA/sachet. Néanmoins, selon cet intervenant, «une feuille de route comportant une batterie de mesures, remise par le ministre de l'Agriculture, sera adoptée à partir de janvier 2011». Ces nouvelles mesures, a-t-on remarqué portent, entre autres, sur la filière et la répartition géographique équitable de la poudre de lait. Outre la hausse de l'importation de la poudre de lait, il y a également, l'augmentation de la production du lait cru en 2010 par rapport à 2009. «Nous avons produit à peu près 312 millions de litres l'année écoulée. Aujourd'hui, nous sommes à 412 millions de litres», a estimé M.Chitour. Dans certaines régions, malgré la cherté de la poudre de lait, il y a refus d'intégrer la production du lait cru. «C'est un comportement qui, j'espère, va disparaître prochainement», a-t-il dit. Mais pourquoi les transformateurs locaux refusent toujours d'intégrer le lait cru dans la production, alors qu'un transformateur étranger le fait? Selon l'invité de la radio, justement, dans cette feuille de route, en étude, il est fait obligation à toutes les unités de transformation, de collecter tout le lait cru produit dans leurs régions respectives. S'ils ne le font pas, leurs quotas en poudre de lait seront réduits. «Ce sont des sommes colossales que le Trésor public verse pour le soutien à la consommation du lait en sachet», a-t-il estimé. Selon M.Chitour, la directive du ministre veut augmenter cette prime à l'intégration pour permettre aux unités de transformation de collecter le maximum de lait produit. Mais de l'autre côté, il va falloir stimuler les éleveurs à produire davantage à travers le développement des cultures fourragères, le captage des ressources hydriques destinées à l'irrigation de ces cultures.