La réduction des importations de poudre de lait se conjugue avec une meilleure gestion des opérations d'importation et la réorganisation de la filière lait. La baisse du prix du lait en poudre sur le marché international se répercute favorablement sur la facture des importations algériennes de ce produit. Ainsi, selon Abdelhafidh Henni, directeur général de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), «la facture, qui a atteint 750 millions de dollars en 2008, ne devrait pas dépasser 350 millions de dollars cette année». L'importation de la poudre de lait destinée à la production de lait pasteurisé en sachet, va donc baisser de quelque 400 millions de dollars en 2009. Ces prévisions de l'Onil découlent de plusieurs facteurs dont la baisse du prix de la matière première sur le marché international, qui est passé «de 5000 dollars la tonne en 2008 à 2200 dollars cette année», a expliqué M.Henni à l'APS. Cette baisse des importations de la poudre de lait se conjugue également avec une meilleure gestion des opérations d'importation. Celle-ci tient compte aussi de la baisse sensible de la demande nationale sur la poudre de lait. Elle est le fruit d'une politique soutenue d'intégration du lait cru dans l'approvisionnement des laiteries, a ajouté M.Henni. Il a, en outre, souligné que cette maîtrise des importations a permis à l'Algérie d'économiser la quantité non négligeable de 40.000 tonnes de poudre cette année. L'Algérie, qui dispose de près d'un million de vaches laitières (900.000), importe environ 60% de sa consommation en poudre de lait. Cette quantité couvre des besoins estimés à plus de 3 milliards de litres/an. La production nationale est de 2,2 milliards de litres/an dont 1,6 Md/l de lait cru. Créé en 2007, l'Onil a été en charge, initialement, d'importer et de distribuer la poudre de lait aux différentes laiteries du pays, touchées alors de plein fouet par le renchérissement de son coût sur le marché international. Pour soutenir le prix public du lait, vendu à 25 DA le sachet d'un litre, l'Etat consacre une subvention de 15 milliards de dinars à ce produit. A partir de juillet 2009, l'Onil prendra en charge le processus de subvention accordée par l'Etat, gérée jusqu'à maintenant par la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma). Cette gestion sera appliquée selon le nouveau dispositif promotionnel dit «de développement de la filière lait, production nationale», mis en place en mars dernier. Cette subvention est distribuée par la Cnma à travers les directions des services agricoles des wilayas (DSA). La caisse a achevé le 21 avril, l'opération d'affectation de cette aide, d'un montant de 311 millions de DA, pour le 1er trimestre 2009, a précisé son directeur général, Kamel Arba. Cette aide est répartie à travers une prime de 12 DA/litre accordée à l'éleveur (contre 7 DA/l en 2008), 5 DA/l pour le collecteur et une prime d'intégration de 4 DA/l accordée au transformateur. M.Henni a indiqué que les opérateurs ont jusqu'au 30 juin prochain pour s'adapter au nouveau dispositif et constituer le dossier nécessaire pour leur adhésion. Pendant la période charnière, comprise entre mars et juin, la Cnma continuera à gérer la subvention de l'Etat avant de se retirer définitivement à partir du 1er juillet prochain au profit de l'Onil. Il a encore fait savoir que l'Office, à travers son guichet unique, installé au niveau de la Badr, procèdera à partir d'aujourd'hui au paiement des primes du mois de mars, pour le compte de 113 opérateurs ayant déjà rejoint le nouveau dispositif. Cette subvention trimestrielle se fera désormais mensuellement et en aval, a-t-il été précisé. La décision du ministère concerné de confier cette mission à l'Onil permettra un paiement «plus rapide» des opérateurs appelés à adhérer massivement au programme national d'intensification de la production laitière. La subvention, a indiqué M.Henni, sera revue à la hausse. Elle prendra en compte l'importance de la production, qui augmente durant le printemps (mars à juin) et diminue en été avant de reprendre en automne. Selon lui, environ 20.000 opérateurs (producteurs, collecteurs et transformateurs) sont concernés par cette aide et l'Onil table sur 40.000 adhérents d'ici la fin de l'année. En vertu d'un accord signé en février avec le ministère de l'Agriculture, l'Onil s'est engagé à porter la collecte de lait à 400 millions de litres en 2009 contre 150 millions en 2008, soit presque le triple du volume.