Rappelant le processus de Barcelone et le projet de l'UMP, le futur candidat à l'Elysée souhaite que l'Algérie contribue au renforcement du dialogue inter-méditerranéen. François Hollande se projette dans la présidentielle de 2012. L'ex-Premier secrétaire du Parti socialiste français, a donné sa vision sur ce que doivent être les relations algéro-françaises dans les cinq prochaines années. «Je suis venu à la veille de l'élection présidentielle pas pour faire une campagne ou à la recherche d'un soutien», a-t-il précisé lors d'une rencontre avec le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui a eu lieu hier au siège du parti. M.Hollande a ainsi évoqué la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie (juillet 2012), comme événement-phare, selon lui. «Pour la gauche, ce moment sera utile pour dire ce que nous pensons de cette période et de dire ce que doit être la relation entre l'Algérie et la France dans un nouveau contexte même si nous n'étions pas responsables des 50 ans passés», a-t-il expliqué. Revenant sur le devoir de mémoire, le déclaré candidat à l'Elysée, a affiché une position claire d'assumer la responsabilité de la France officielle. «La nécessité d'accomplir sans rien craindre le devoir de mémoire et avec le souci d'ouvrir une voie nouvelle pour l'avenir», a-t-il assuré le sourire en coin. En termes plus clairs, il soutient que le devoir de mémoire est un travail qu'il faut mener sans préjugés et le fait colonial doit être condamné sans réserve pour que l'Algérie et la France puissent avancer ensemble dans leurs relations. Ainsi, la gauche française donne un avant-goût de sa conception des relations entre les deux pays. Sachant parfaitement l'attachement de l'Algérie à ce devoir de mémoire, M.Hollande a préféré donner des gages d'avance. Il ne semble pas que cela soit pour rien. En politique, tout est calculé, notamment à la veille d'un rendez-vous aussi crucial qu'une présidentielle. L'ex- patron du Parti socialiste veut la bénédiction d'Alger pour lui faciliter le terrain pour l'après-2012. L'expérience du président Sarkozy inspire apparemment les futurs candidats à l'Elysée. Même si M.Hollande dit ne pas être en quête de soutien, il n'en demeure pas moins que son déplacement à Alger traduit bien des ambitions présidentielles. «Nous voulons bâtir des relations pour l'avenir», a-t-il encore souligné. Rappelant le processus de Barcelone et le projet de l'UMP, l'homme politique français souhaite que l'Algérie contribue au renforcement du dialogue inter-méditerranéen. «Nous souhaitons qu'il y ait une coopération renforcée au niveau de la Méditerranée où la France et l'Algérie puissent jouer un rôle moteur», a-t-il insisté. Au regard des réserves de l'Algérie envers ce projet, l'ex-Premier secrétaire du PS désire rétablir les choses aux fins de faire participer l'Algérie au projet. Le secrétaire général du FLN a expliqué que l'Algérie ne peut souscrire à un projet dont l'objectif est de mener les pays arabes à normaliser leurs relations avec Israël. Sur le devoir de mémoire, M.Belkhadem a réitéré que «la France officielle doit assumer son passé colonial, car il s'agit d'un acte criminel». Il a ainsi indiqué «ne pas comprendre qu'il y ait un déni de ce droit (la non-reconnaissance du passé colonial) de la part de la France». Faisant allusion à la glorification de la colonisation par la France, M.Belkhadem a dit en substance: «Le fait d'institutionnaliser l'apologie du colonialisme est un acte qu'on ne peut admettre en aucun cas et d'aucune manière.» Le représentant personnel du président de la République a estimé que «l'intérêt de deux pays exige que l'on aille de l'avant et qu'on passe à une étape qualitative dans notre coopération sans pour autant oublier le devoir de mémoire». Interrogé au sujet des cinq otages français enlevés au nord du Niger, M.Belkhadem a indiqué que la position de son parti et de l'Algérie est de «condamner systématiquement les prises d'otages, quels que soient les auteurs de ces actes». Il a rappelé que l'Algérie a mené une bataille diplomatique pour criminaliser le paiement de rançons dans le cadre de prises d'otages.