Le pot-de-vin enivre le quart d'une population mondiale estimée à six milliards et demi de personnes. Désormais, la corruption touche plus de 1,7 milliard d'entre eux aux quatre coins de la planète. Une personne sur quatre, dans le monde, déclare avoir payé un pot-de-vin au cours des douze derniers mois, selon Transparency International (TI), reprise sur le site Ouest France.fr. Cette ONG basée à Berlin a publié, jeudi, un rapport sans appel quant à l'étendue du bakchich à l'échelle internationale. Son Baromètre 2010 de la corruption mondiale s'appuie sur un sondage géant réalisé dans 86 pays. Un total de 91.000 personnes ont été interrogées sur l'évolution de la corruption. Une majorité de ces gens (56%) juge que ce fléau s'est aggravé, ces trois dernières années. Ce sentiment est perceptible en Europe (73%) et en Amérique du Nord (67%). Pourtant, ces régions sont les moins corrompues de la planète. L'Afrique subsaharienne est la région où le pot-de-vin fait couler des fleuves d'argent. Elle vient en tête des régions qui comptent le plus de personnes corrompues, que l'on arrose le plus. Au moins 50% des sondés ont payé un dessous-de-table. Le continent noir compte pas moins de huit pays parmi les pus mal classés par TI. La Somalie ferme la marche avec une note de 1,1 sur 10. Elle est précédée du Soudan (172e avec 1,6), le Tchad (171e avec 1,7), le Burundi (170e avec 1,8). La Guinée équatoriale et l'Angola occupent, conjointement, la 168e place avec 1,2 points. Au 164e rang figurent la République démocratique du Congo et la Guinée Conakry (2,0 points). Cette pratique est devenue un sport national dans d'autres pays africains. Il s'agit du Liberia, du Nigeria, du Sénégal et du Cameroun. La corruption touche d'autres pays dans le monde. Elle prospère, surtout, là où sévissent les conflits armés. Ainsi, l'Afghanistan occupe la 176V place avec 1,4 point. Juste devant, figure l'Irak (1,5 point). Le rapport de TI montre que l'instabilité politique d'un pays est le facteur dominant dans la propagation de la corruption. Aussi, ce fléau touche l'un pays les plus peuplés dans le monde: l'Inde. Au palmarès des institutions jugées les plus corrompues, arrivent les partis politiques (79%), devant les administrations (62%). Les médias (40%), le système éducatif (38%), les ONG (30%) et l'armée (30%). Dans le chapitre consacré à «la petite corruption», les statistiques de TI sont édifiantes. Une personne sur quatre affirme avoir eu recours à la corruption dans ses relations avec neuf services ou institutions de l'Etat. Ces rapports concernent, entre autres, la police, la justice, l'éducation et le fisc. Les policiers sont les plus corrompus. Suivent les services de l'état civil et des permis (22%), la justice (16%), les douanes. En dernier, arrive le fisc (5%). Le Danemark, la Nouvelle-Zélande et le Singapour occupent la tête du classement des pays «propres» avec 9,3 points. Il sont suivis de la Finlande et la Suède (9,2), le Canada (8,9) et les Pays-Bas (8,8). Les Etats-Unis et la France ne sont pas perçus parmi les pays les mieux épargnés par la corruption. Ils occupent, respectivement, la 22e et la 25e places avec 7,1 pour les Etats-Unis et 6,8 pour la France.