L'aspiration à une meilleure vie conduit les jeunes à braver la mort. L'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse a animé une journée d'étude nationale sur la prévention et la lutte contre le développement du phénomène des passagers clandestins appelés communément «harraga». Cette journée a été décidée à la suite du cas des trois Algériens «jetés par-dessus bord par l'équipage d'un navire chinois et dont les corps ont été rejetés sur les rives algériennes». Selon la presse nationale, un mandat d'arrêt international à été lancé contre le commandant du navire et l'équipage de «Ging-Hong Haï». C'est devant ce phénomène grandissant que l'association a décidé de tirer la sonnette d'alarme. L'institution douanière, la justice, le transport ainsi que la DJS ont été conviés pour enrichir les débats, mais seul le représentant de la douane était présent. Il faut préciser qu'une journée similaire devra être tenue dans les prochains jours en vue de sensibiliser les jeunes sur les dangers de cette entreprise. Selon M. Abidat, président du Conseil national des associations pour la sauvegarde de la jeunesse, «le phénomène doit être abordé sous quatre aspects». Pour le président de l'association, «cet acte désespéré est dû à plusieurs causes. Les jeunes éprouvent des difficultés d'adaptation ou se sentent rejetés par le système éducatif ou tout simplement endurent la démission morale des parents», ajoutant: «C'est en partie pour ces raisons que les jeunes optent pour l'aventure.» Le deuxième aspect lié à ce phénomène est d'ordre psychologique. «Les jeunes vont devoir s'identifier aux autres jeunes à l'étranger et relever le défi pour réaliser le rêve d'une meilleure vie», dira le président. Le troisième aspect est d'ordre économique. «Le jeune aspirant à une vie meilleure ira chercher le gain facile en prenant des risques ce qui le pousse vers les réseaux dangereux de drogue, de vols, de prostitution, etc.» Il faut savoir que les navires arraisonnés avec des clandestins à bord sont redevables d'une amende de 250.000 dollars par individu. Cette procédure pousse les autorités compétentes à prendre des mesures draconiennes pour parer à d'éventuelle présence de cas. Dans un esprit de communion, de nombreuses associations des rives Sud et Nord de la Méditerranée seront invitées à participer à une conférence euroméditerannéenne qui se tiendra du 24 au 26 novembre à Marseille. Mme Ludwig, présidente d'une association nous révèle: «Environ trente clandestins arrivent à atteindre le sol français.» Ajoutant que «seule une concertation entre les associations des deux rives peut mettre un terme à ce phénomène dont l'ampleur est de plus en plus grandissante».