La libéralisation de l'économie algérienne a vu l'envolée de l'initiative privée dans la filière des boissons. Actuellement, à l'exception notable de la sous-filière vins, qui est dominée par un opérateur public, la tendance affirmée pour les autres sous-filières est à la libéralisation. Le nombre d'unités versées dans la production de boissons avoisinerait les 600 unités. Aussi, il faut remarquer que la filière des boissons en Algérie est marquée par une forte concentration des parts de marché, inégalement réparties entre les différents acteurs. Ainsi, le réseau des adhérents à l'Association des producteurs algériens des boissons (Apab) est peut-être faible en nombre, puisqu'il ne représente qu'une trentaine des opérateurs existants, mais ils accaparent à eux seuls, entre 80 et 85% des parts du marché. Pour les experts en économie, la filière représente un gisement important de profit car la consommation est en croissance continue comme elle jouit d'une réelle faculté à l'exportation. Sur la base d'une croissance annuelle moyenne de 5%, la consommation est évaluée, à fin 2009, à 54 litres/habitant et par an. S'agissant du chiffre d'affaires, celui-ci était estimé à près de 35 milliards de DA à fin 2004. Il est de 48 milliards de DA à fin 2009, soit une croissance annuelle de près de 7%. La production quant à elle, est passée de 13 millions d'hectolitres à fin 2003, à 21,5 millions d'hectolitres à fin 2009. Elle est répartie, respectivement en eau minérale et boissons gazeuses avec 41% pour chaque filière, boissons alcoolisées avec 12% et jus de fruit, nectar de fruit et eaux fruitées avec 6%.Le secteur des boissons toutes filières confondues, employait à fin 2003, près de 14.000 personnes. A fin 2009, l'effectif est estimé à environ 21.000 personnes. Les boissons alcoolisées emploient à elles seules 31% du personnel. Elles sont suivie par la sous-filière des boissons gazeuses avec 30% des effectifs et les eaux minérales et eaux de source avec 29%, puis viennent en dernière position les jus de fruit, nectar de fruit et eaux fruitées avec 10% du total du personnel employé dans la filière. Selon le président de l'Apab, Ali Hamani, qui a été reconduit par ses pairs à l'issue de l'assemblée générale tenue récemment, elle est la première filière exportatrice hors hydrocarbures avec un montant de 40 millions de dollars. Dans l'entretien qui suit, le président de l'Apab nous fournit des indications sur son association et les problèmes d'une industrie en plein renouveau.