L'espoir de voir les détenus, en grève de la faim depuis onze jours, arrêter leur mouvement est de plus en plus sensible chez l'opinion locale qui a eu déjà à vivre des situations similaires lors de la détention, durant trois mois, de plusieurs autres délégués. Au côté des familles qui ne cessent de les appeler à mettre fin à cet ultime recours, la coordination intercommunale vient d'y mettre du sien en rendant public un appel allant dans ce sens. En effet, les 8 détenus, qui observent depuis mardi 15 octobre une grève de la faim pour «exprimer leur refus de l'arbitraire et de l'injustice du pouvoir aux dépens de leur santé physique et mentale», sont appelés par la présidence tournante de la Cicb «à mettre un terme à leur action pour épargner leur santé». Tout en saluant «le courage et la détermination des grévistes qui ne ménagent aucun effort pour exiger que justice soit faite», la Cicb qualifie cette action d' «héroïque», et dénonce le silence des pouvoirs publics «les tenants du pouvoir de décision n'ont pas manifesté le moindre signe d'intérêt à votre cas», est-il encore écrit dans le document d'appel, avant de les rassurer de «(son) soutien et de (sa) solidarité». Ils sont, en effet, 13 délégués et manifestants à être encore en détention à la maison d'arrêt de Béjaïa. Ils ont été interpellés avant et durant la tenue du scrutin du 10 octobre dernier, soit en flagrant délit ou suite au dépôt de plainte par d'autres citoyens. Huit ont, depuis dix jours, entamé une grève de la faim pour dénoncer leur «détention arbitraire». Leur état de santé s'est nettement dégradé ces derniers jours au point qu'un des grévistes a été transféré à l'hôpital. Sa tension artérielle a chuté dangereusement, avons-nous appris de sources sûres. A l'heure où nous mettons sous presse, nous ne savons toujours pas si les grévistes ont mis fin à leur mouvement qui entre aujourd'hui dans sa onzième journée.