Les ressortissants étrangers établis sur les bords du Nil sont appelés par leurs gouvernements à rejoindre les points d'évacuation. Des lignes téléphoniques SOS sont ainsi mises à la disposition de différents ressortissants étrangers par leurs ambassades. Au quatrième jour des manifestations violentes dans les rues égyptiennes, les monarchies arabes: l'Arabie Saoudite, Qatar, Bahreïn, ont été les premières à prendre, tour à tour, attache avec leurs résidents établis en Egypte. De leur côté, les capitales européennes ont, dès l'aube des évènements d'Egypte, déconseillé à leurs citoyens la destination Egypte. Il s'agit, entre autres, de la France, la Belgique, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et d'autres pays du Vieux Continent. A ce sujet, il est à noter que les voyagistes belges avaient déjà décidé, plus tôt dans la journée, d'annuler tous leurs départs pour des voyages organisés vers le pays du Nil. Selon l'Association nationale des tour-opérateurs Abto, les voyagistes belges ne prévoyaient pas jusqu'à présent de rapatrier leurs ressortissants déjà sur place, au nombre d'environ 4000, mais ont appelé ces derniers à éviter de circuler dans les grandes villes où les affrontements font rage entre les forces gouvernementales égyptiennes et les citoyens en colère réclamant le départ de Moubarak. Pour sa part, Israël a commencé à évacuer les familles de ses diplomates installées en Egypte, au cinquième jour des violents affrontements. Hier, c'était au tour des Etats-Unis d'Amérique, du Japon et la de Turquie. Les Etats-Unis se préparent ainsi à évacuer, à partir d'aujourd'hui, leurs ressortissants d'Egypte, a fait savoir, hier, un communiqué de leur ambassade au Caire. Selon le même communiqué, l'ambassade informe les citoyens américains en Egypte qui souhaitent partir, que le Département d'Etat a pris des dispositions pour assurer le transport vers des lieux sûrs en Europe. L'Egypte est devenue un véritable théâtre d'affrontements, les plus violents des 30 ans de règne du président Moubarak, à travers toute l'Egypte, enregistrant un bilan des plus macabres. Des dizaines de morts par balles réelles, des milliers de blessés, des actes de pillage et destruction, des routes fermées, etc., constituent le décor quotidien des Egyptiens, depuis 6 jours. D'où les multiples appels des différents pays à leurs ressortissants afin qu'ils prennent contact avec leurs chancelleries établies au Caire ou rejoindre carrément les points d'évacuation. Depuis l'éviction de Ben Ali en Tunisie, les Occidentaux découvrent enfin, le Monde arabe, terre des opprimés, que ses peuples ont soif de liberté et de démocratie et ne comptent pas se taire désormais tant que leurs aspirations ne seront pas concrétisées. C'est dire que l'arrêt de la révolte du peuple égyptien n'est pas pour demain. De ce fait, la leçon est comprise par les gouvernements étrangers appelant leurs ressortissants à prendre «le premier bus» quittant l'Egypte à destination de lieux que la révolte des peuples a épargnés. Tokyo a demandé à l'Egypte de l'aider à rapatrier ses ressortissants. Ils sont, selon des sources nipponnes, 500 touristes coincés à l'aéroport du Caire. Ils se sont retrouvés en difficulté, en raison du mouvement de contestation populaire sans précédent contre le régime de Hosni Moubarak, ne pouvant quitter l'Egypte à la suite de l'annulation des vols d'Egypt Air. La même préoccupation a été manifestée par les autorités turques, lesquelles ont, à leur tour, dépêché hier, trois avions en Egypte pour assurer le rapatriement de leurs ressortissants. A la demande de la cellule de crise du Premier ministère et du ministère des Affaires étrangères, et de Turkish-Airlines, il est signalé que des avions réservés, à l'occasion, s'apprêtaient à décoller.