L'affaire de la Générale de la concession agricole (GCA), qui remonte à 2004, vient d'être remise au goût du jour. Les investigations dans l'affaire de la Générale de la concession agricole (GCA), «se poursuivent dans la transpa-rence la plus totale et sans contrainte aucune», a indiqué le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. «Pas moins de 1228 dossiers ont fait l'objet d'un traitement sévère au cas par cas par l'Inspection générale des finances (IGF) et une commission du département de l'agriculture et du développement rural», a déclaré M.Benaïssa qui s'exprimait hier lors d'un point de presse organisé au siège de son département en marge de la réunion d'évaluation trimestrielle du secteur. «Les services de l'IGF sont sur le point de finaliser ce travail qui fera la lumière sur le moindre détail et la moindre dépense», a encore appuyé le ministre qui vient ainsi inverser les rôles. Habituellement ce sont les départements ministériels qui sont accusés de corruption mais dans ce cas, c'est le département de l'agriculture qui mène une lutte contre la corruption. L'affaire de la Générale de la concession agricole (GCA), qui remonte à 2004 quand le secteur était géré par Saïd Barkat, avait alors défrayé la chronique. L'affaire fait état d'une dissipation financière de 4000 milliards de centimes, dont 140 concernent la seule wilaya de Djelfa. Plusieurs personnalités sont impliquées d'une manière ou d'une autre, dans ce dossier qui promet des révélations fracassantes avec les résultats de l'IGF. Les observateurs très imprégnés de ces dossiers y voient une affaire Sonatrach bis et notent que la fièvre et l'agitation qui gagnent actuellement certains milieux du secteur de l'agriculture est en relation avec le tsunami qui s'annonce. «Il faut donc, ironisent ces mêmes observateurs, s'accrocher à n'importe quelle branche au risque d'être emporté». Destinataire d'une pétition signée par des agriculteurs du Sud qui seraient mécontents du programme de concession de terres agricoles, Rachid Benaïssa, a repoussé cette «accusation». «Ce programme est maintenu et il le sera encore», a-t-il souligné ajoutant qu'aucune région et aucun territoire ne sera négligé. Dans cette lutte «infaillible» contre la corruption, M. Benaïssa a assuré que «certains dossiers seront régularisés, d'autres passeront par voie de justice tandis que d'autres nécessitent des corrections administratives». Plus encore, le ministre s'est montré catégorique affirmant notament que la «la lutte contre la corruption touchera toutes les régions du pays. Aucune exception ne sera faite». S'exprimant sur la hausse des prix de certains produits, le ministre a fait savoir que tous les fruits ont connu une baisse comparativement au début de l'année écoulée. Quant aux légumes, 8 produits ont connu une baisse, notamment la pomme de terre. Pour ce féculent, Benaïssa est déterminé à relever le défi d'atteindre 4 millions de tonnes. Lors de réunions d'évaluation trimestrielle des contrats de performance pour le renouveau agricole et rural des wilayas, l'«homme aux 13 millions d'idées» a précisé que 100.000 dossiers ont été déposés dans le projet du foncier agricole. «Cela dénote de l'engouement et de la volonté d'améliorer les choses», enchaîne le ministre. Il n'a pas manqué de tenir un langage «spécial» à l'encontre des directeurs des services agricoles. Même langage à l'égard des forestiers qui «doivent être véritablement mobilisés. Car il s'agit d'un des corps importants par sa puissance publique et son développement». Le ministre a également affiché un satisfecit quant aux résultats réalisés lors de ce trimestre. Citant l'exemple de la filière tomate, notre interlocuteur a mis l'accent sur les problèmes des unités de transformation. «je reconnais qu'il y a des difficultés rencontrées avec les banques, mais je ne veux en aucun cas que cela soit une raison d'arrêter le travail. Il y a des mécanismes et des systèmes multiples pour que l'unité fonctionne et le problème étudié en même temps», dira-t-il Intervenant lors de cette réunion, le directeur des statistiques et des systèmes informatiques au ministère de l'Agriculture, Hocine Abdelghafour a expliqué que «depuis la mise en oeuvre de la politique du renouveau agricole et rural, des résultats encourageants ont été obtenus.» La production des céréales, 46 millions de quintaux, connaît une hausse 13% par rapport aux objectifs fixés dans les contrats de performance de l'année 2010. La pomme de terre, le lait, les viandes rouges, les viandes blanches ne sont pas en reste. Des hausses significatives sont enregistrées. Le pic est enregistré par les producteurs de la tomate industrielle en hausse de 48% par rapport à la même période de l'année écoulée. Là où le département de Benaïssa a failli c'est dans la production des dattes. «Une baisse de 53% a été enregistrée», ajoute Hocine Abdelghafour. Des prouesses mais également des imperfections que Benaïssa est appelé à revoir avec rigueur.