Cependant, l'éventualité d'une démission collective n'est pas partagée par tous les maires des 1 541 communes que compte le pays. Les mouvements de protestation que connaissent les différentes corporations risquent de toucher les premiers responsables au niveau local. Les présidents des Assemblées populaires communales (P/APC) contestent leur exclusion de l'élaboration du nouveau Code communal, actuellement soumis au débat à l'Assemblée populaire nationale (APN). Ce nouveau code, objet de multiples critiques, n'a jamais été soumis à l'approbation des maires. Ils n'ont été ni associés, ni consultés lors de l'élaboration de ce projet. Pour dénoncer cette exclusion, les présidents d'APC menacent de déposer une démission collective ce jeudi à l'APN. Selon Mouhib Khatir, maire de la commune de Zéralda et président d'un forum regroupant quelque six cents maires, l'éventualité de passer à une telle action est envisagée par de nombreux édiles. Dans une déclaration au journal en ligne, TSA, M.Khatir a expliqué que les pouvoirs publics et les députés vont faire passer le Code communal «comme ils ont été capables de faire passer la loi de finances, le Code des marchés publics qui a bloqué le programme quinquennal.» Mieux, le maire de Zéralda a annoncé que des P/APC ont déjà démissionné à Annaba et à Sidi Bel Abbès pour dénoncer cette exclusion. Les élus communaux trouvent que le nouveau Code communal élargit les prérogatives de l'administration (chef de daïra et wali notamment). A titre d'exemple, le maire ne gère même pas le dossier des logements, les routes ou les réseaux d'assainissement de sa commune. «Ceux qui ont élaboré ce Code communal n'ont aucune expérience dans la gestion des collectivités locales», a commenté M.Khatir. Cependant, l'éventualité d'un dépôt de démission collective n'est pas partagée par tous les maires des 1541 APC que compte l'Algérie. «On n'est pas informés et personne ne nous a contactés pour nous faire part de cette décision», a déclaré M.Hamid Aït Saïd, maire de la commune de Iferhounen à Tizi Ouzou. Joint au téléphone, ce dernier a, toutefois, critiqué, sans réserve, la limitation des prérogatives des élus locaux, estimant «qu'en diminuant les prérogatives des élus, on diminue les prérogatives des citoyens». Le président de la République qui est éligible par «le peuple a des prérogatives sur le gouvernement et l'élu qui est, lui aussi, élu par le peuple doit avoir des prérogatives sur le chef de daïra», a-t-il dit, ajoutant qu'avec cette démarche, le pouvoir central donne une preuve de plus que «l'administration est contre le peuple». Le maire d'Iferhounen explique que le P/APC doit être honnête, sérieux et avoir une bonne conduite avec les citoyens, d'où il puise sa légitimité et sa force dès lors que la confiance des citoyens peut se substituer aux prérogatives administratives.