Décidément, on ne rate rien. Les mêmes habitudes reviennent chaque année à la même période. Le ramadan est là. Bonjour les spéculations. Il n'y a qu'à faire une virée dans les marchés de la ville pour se faire une idée. Ce mois de piété et de générosité n'est, en effet, qu'une opportunité pour certains commerçants, maquignons et autres affairistes de profiter des citoyens aux revenus modestes. Outre cette situation à laquelle les Bel-Abbéssiens se sont habitués, il y a un autre phénomène qui réapparaît chaque année en ce mois de jeûne. Il s'agit de la prolifération des vendeurs de zlabias, qalbellouz (sans louz), bien sûr, notamment les vendeurs de pain, petit-lait, etc. C'est bien simple les ruelles jouxtant la place «Tahtaha» sont envahies par des marchands occasionnels de pâtisserie orientale. Peu importent le local, les conditions d'hygiène dans lesquelles ils travaillent, ou encore les moyens de conditionnement de la matière première. Toutes ces anomalies n'ont, à aucun moment, effleuré l'esprit ni des vendeurs ni des consommateurs. La zlabia, chamia et autres pâtisseries orientales sont exposées en plein air. Qui s'en soucie? Personne et dans tout cela, on remarque que tout se vend et tout s'achète. Interrogé, un ancien pâtissier exerçant cette activité depuis les années 60, ne nous cache pas que cette pâtisserie est préparée n'importe comment et par n'importe qui. Et d'ajouter: «Les risques d'intoxication ne sont pas à exclure, et le comble dans tout cela, les gens achètent sans se soucier aucunement ni de la qualité et encore moins de l'hygiène.»